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Colonel Spontini

Pourquoi le pouvoir dirait-il la vérité ?

Dénonciation: une pub sans Noir !

Publié le 30 Mai 2021 par Colonel Spontini

Dénonciation: une pub sans Noir !

Le Colonel est tombé sur cette publicité en passant devant la vitrine d’une pharmacie sans que cela n’attire son attention, dans un premier temps. Puis, après avoir fait quelques pas, il s’aperçoit que quelque chose ne va pas. Il prend conscience que cette pub contient une anomalie, en retournant la voir. Il reste ainsi à l’observer, en pleine réflexion. Et soudain, il comprit ! Oui, c’est ça ! Il savait ce qui clochait !  Une dame lui demanda s’il allait bien et il rétorqua que oui en la questionnant sur la pub en vitrine. La dame dit: oui c’est bizarre ! Il y a dans réclame quelque chose de pas ordinaire. Le Colonel lui donna la solution: il n’y avait aucun Noir dans la publicité. Oui, c’est incroyable ! dit la dame, il faut le signaler !

Par la suite, le Colonel se remit à fumer rien que pour pouvoir utiliser des Nicorettes.

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LES BOURGEOISES d’Astrid Éliard

Publié le 21 Mai 2021 par Colonel Spontini

Voici de quelle façon le Mercure de France présente le nouveau livre qu’il vient de publier:

Mères de famille comparant les mérites de leurs nounous respectives ; parents ouverts à la mixité sociale mais ayant fait le choix de l’enseignement catholique pour leur progéniture ; jeune épouse ne sachant pas comment parler à sa femme de ménage ; trentenaire dévouée à la carrière de son mari redoutant le désœuvrement…
Les personnages de femmes peuplant le recueil d’Astrid Eliard ont en commun d’appartenir à une même classe sociale, la bourgeoisie. Néo-bobos d’aujourd’hui, de vieille tradition française, ou parvenues récentes, tour à tour ridicules ou attachantes.
Renouant avec le ton doux-amer de son premier recueil de nouvelles, Nuits de noces, Astrid Éliard croque ses personnages avec une tendre ironie, souligne leurs tics sans jamais les juger et propose une galerie de portraits hauts en couleurs.

Le Colonel est bien sûr alléché par le sujet car rien de ce qui est humain ne lui est étranger: des personnages croqués avec une tendre ironie, dont les tics ne sont pas à charge et dont les portraits ne sont pas bas en couleur. Mais pourquoi l’enseignement catholique est-il contraire à la mixité sociale ? Sur quels critères les mères de famille jugent-elles les nounous ? Sur le montant de la somme qu’elles leurs laissent à la fin du mois ? Et la jeune épouse ? Sa femme de ménage parle une autre langue ? Heureusement que la Colonelle lit Marie-Claire car le roman y est annoncé.

LES BOURGEOISES d’Astrid Éliard

La critique de Marie Claire est visiblement du côté du peuple, de même que l’auteure, car la cible sur laquelle ironiser sont les bougeois et parmi eux les néo-bobos. On sent bien la lutte des classes. On voit aussi que l’héroïne qui parle à la première personne a fait le choix de la diversité puisque Tewfik est issu de l’immigration, un couple exemplaire. Mais Tewfik vient de bénéficier d’une promotion de rêve sous forme d’une expatriation. Quels peuvent être les professionels expatriés ? Les agents d’entretien ? Les agents de sécurité ? Les ouvriers du bâtiment ? Peu probable. On verrait plutôt un ingénieur, un cadre d’assez bon niveau. Donc Tewkik n’est pas en bas de l’échelle sociale. Et, en fin de comptes, n’avons-nous pas là un joli couple de bobos ?

Ils sont restés simples comme en témoignent le Babybel et la laitue fanée qui cohabitent avec la bouteille de champagne dans le frigo. En outre la romancière nous tourne des phrases comme: « ... excité comme s’il avait tiré le ticket doré dans une  des barres de chocolat de Willy Wonka », mettant ainsi dans sa poche la communauté des amateurs de « Wonka bar », des lecteurs potentiels de « Les bougeoises ».

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Frédéric Says a choisi son camp

Publié le 11 Mai 2021 par Colonel Spontini

Voici le texte de militaires d’active publié dans « Valeurs Actuelles »:

 

Monsieur le Président de la République,

Mesdames et Messieurs les ministres, parlementaires, officiers généraux, en vos grades et qualités,

On ne chante plus le septième couplet de la Marseillaise, dit « couplet des enfants ». Il est pourtant riche d’enseignements. Laissons-lui le soin de nous les prodiguer :

 

« Nous entrerons dans la carrière quand nos aînés n’y seront plus. Nous y trouverons leur poussière, et la trace de leurs vertus. Bien moins jaloux de leur survivre que de partager leur cercueil, nous aurons le sublime orgueil de les venger ou de les suivre »

Nos aînés, ce sont des combattants qui ont mérité qu’on les respecte. Ce sont par exemple les vieux soldats dont vous avez piétiné l’honneur ces dernières semaines. Ce sont ces milliers de serviteurs de la France, signataires d’une tribune de simple bon sens, des soldats qui ont donné leurs plus belles années pour défendre notre liberté, obéissant à vos ordres, pour faire vos guerres ou mettre en œuvre vos restrictions budgétaires, que vous avez salis alors que le peuple de France les soutenait.

Ces gens qui ont lutté contre tous les ennemis de la France, vous les avez traités de factieux alors que leur seul tort est d’aimer leur pays et de pleurer sa visible déchéance.

Dans ces conditions, c’est à nous, qui sommes récemment entrés dans la carrière, d’entrer dans l’arène pour avoir simplement l’honneur d’y dire la vérité.

Nous sommes de ce que les journaux ont nommé « la génération du feu ». Hommes et femmes, militaires en activité, de toutes les armées et de tous les grades, de toutes les sensibilités, nous aimons notre pays. Ce sont nos seuls titres de gloire. Et si nous ne pouvons pas, réglementairement, nous exprimer à visage découvert, il nous est tout aussi impossible de nous taire.

Afghanistan, Mali, Centrafrique ou ailleurs, un certain nombre d’entre nous ont connu le feu ennemi. Certains y ont laissé des camarades. Ils ont offert leur peau pour détruire l’islamisme auquel vous faites des concessions sur notre sol.

Presque tous, nous avons connu l’opération Sentinelle. Nous y avons vu de nos yeux les banlieues abandonnées, les accommodements avec la délinquance. Nous avons subi les tentatives d’instrumentalisation de plusieurs communautés religieuses, pour qui la France ne signifie rien -rien qu’un objet de sarcasmes, de mépris voire de haine.

Nous avons défilé le 14 juillet. Et cette foule bienveillante et diverse, qui nous acclamait parce que nous en sommes l’émanation, on nous a demandé de nous en méfier pendant des mois, en nous interdisant de circuler en uniforme, en faisant de nous des victimes en puissance, sur un sol que nous sommes pourtant capables de défendre.

Oui, nos aînés ont raison sur le fond de leur texte, dans sa totalité. Nous voyons la violence dans nos villes et villages. Nous voyons le communautarisme s’installer dans l’espace public, dans le débat public. Nous voyons la haine de la France et de son histoire devenir la norme.

Ce n’est peut-être pas à des militaires de dire cela, arguerez-vous. Bien au contraire : parce que nous sommes apolitiques dans nos appréciations de situation, c’est un constat professionnel que nous livrons. Car cette déchéance, nous l’avons vue dans bien des pays en crise. Elle précède l’effondrement. Elle annonce le chaos et la violence, et contrairement à ce que vous affirmez ici où là, ce chaos et cette violence ne viendront pas d’un « pronunciamento militaire » mais d’une insurrection civile.

Pour ergoter sur la forme de la tribune de nos aînés au lieu de reconnaître l’évidence de leurs constats, il faut être bien lâche. Pour invoquer un devoir de réserve mal interprété dans le but de faire taire des citoyens français, il faut être bien fourbe. Pour encourager les cadres dirigeants de l’armée à prendre position et à s’exposer, avant de les sanctionner rageusement dès qu’ils écrivent autre chose que des récits de batailles, il faut être bien pervers.

Lâcheté, fourberie, perversion : telle n’est pas notre vision de la hiérarchie.

L’armée est au contraire, par excellence, le lieu où l’on se parle vrai parce que l’on engage sa vie. C’est cette confiance en l’institution militaire que nous appelons de nos vœux.

Oui, si une guerre civile éclate, l’armée maintiendra l’ordre sur son propre sol, parce qu’on le lui demandera. C’est même la définition de la guerre civile. Personne ne peut vouloir une situation aussi terrible, nos aînés pas plus que nous, mais oui, de nouveau, la guerre civile couve en France et vous le savez parfaitement.

Le cri d’alarme de nos Anciens renvoie enfin à de plus lointains échos. Nos aînés, ce sont les résistants de 1940, que, bien souvent, des gens comme vous traitaient de factieux, et qui ont continué le combat pendant que les légalistes, transis de peur, misaient déjà sur les concessions avec le mal pour limiter les dégâts ; ce sont les poilus de 14, qui mouraient pour quelques mètres de terre, alors que vous abandonnez, sans réagir, des quartiers entiers de notre pays à la loi du plus fort; ce sont tous les morts, célèbres ou anonymes, tombés au front ou après une vie de service.

Tous nos aînés, ceux qui ont fait de notre pays ce qu’il est, qui ont dessiné son territoire, défendu sa culture, donné ou reçu des ordres dans sa langue, ont-ils combattu pour que vous laissiez la France devenir un Etat failli, qui remplace son impuissance régalienne de plus en plus patente par une tyrannie brutale contre ceux de ses serviteurs qui veulent encore l’avertir ?

Agissez, Mesdames et Messieurs. Il ne s’agit pas, cette fois,  d’émotion sur commande, de formules toutes faites ou de médiatisation. Il ne s’agit pas de prolonger vos mandats ou d’en conquérir d’autres. Il s’agit de la survie de notre pays, de votre pays.

 

Maintenant voici la teneur du billet de Frédéric Says, journaliste à France Culture, en écho au texte précédent:

 

Le mot "tribune" est peut-être déjà trop flatteur pour ce procédé. Qu'on en juge : on ne connait ni les auteurs, ni leur fonction, ni leur nombre, ni leur légitimité.  

L'hebdomadaire Valeurs actuelles, très à droite, nous assure qu'il rassemble des militaires actuellement en service. Information invérifiable.

Et quand bien même elle serait vraie, combien sont les rédacteurs et les signataires ? Qu'ils soient 20 ou 2000, ce n'est déjà pas la même chose.

En réalité, cette ambiguïté est voulue. Imprécision volontaire de la démarche, qui passe nos esprits à la question : s'agit-il ici de quelques pieds-nickelés reconvertis sous l'uniforme kaki ? Ou bien de bataillons entiers ? Ou alors d'un quarteron d'officiers qui se rêvent en général Boulanger du XXIème siècle ? Ou bien des tacticiens politiques qui veulent peser sur le débat public à un an de la présidentielle ?

C'est ce halo, ce flou, cette ombre portée qui est recherchée.  

Il s'agit d'instiller du doute. Masquer le rapport de force. Asséner sans se découvrir.

Dès lors, compte-tenu de ces incertitudes, difficile de faire de ces quelques paragraphes anonymes l'objet d'un diagnostic politique approfondi.

Dans les pétitions, comme dans les élections, ceux qui ne se comptent pas... ne comptent pas.  

Même si l'ensemble des dirigeants politiques a réagi, hier...

Marine Le Pen s'est réjouit que le texte rejoigne ses constats, je cite. Un texte qui "reprend les mots de l'extrême-droite", d'après Adrien Quatennens, pour la France insoumise.

Et côté gouvernement ?  On aura remarqué qu'hier, les ministres missionnés pour répondre à cette tribune sont ceux qui viennent de la droite - est-ce parce qu'ils sont censés représenter l'ordre et l'autorité ? Gérald Darmanin et Bruno Le Maire ont eu des mots forts pour condamner... non pas le fond du texte mais plutôt la méthode : 

"C'est ça le courage, d'être anonyme ? Quand on veut faire de la politique, on se présente aux élections !" s'indigne le ministre de l'Intérieur sur BFM TV. Pendant ce temps, son collègue de l'Economie sur France Info évoque ainsi les signataires : "Ils dénoncent la perte de sens civique, l'affaiblissement des institutions... Mais ils y participent ! Puisqu'ils publient des tribunes, ce qui ne me semble pas la vocation première des armées"

Emmanuel Macron, lui, avait répondu par avance il y a trois jours. Lors de la cérémonie du 8-mai, à l'Arc de triomphe - image rarissime - il avait réuni autour de lui les chefs d’État-major, en cercle. Un cercle pour montrer que le dialogue n'est pas rompu, que l'autorité politique est bien là.  

Le même Emmanuel Macron avait accordé un entretien exclusif à Valeurs actuelles, il y a dix-huit mois. S'il en espérait de la gratitude, le voici servi.  

Sur le fond, cette tribune se revendique « apolitique », elle est pourtant très politique...

Oui, cette fois-ci, les auteurs ont tenté de camoufler un peu la menace de putsch, qui planait ouvertement dans la première tribune (signée, celle-ci, nominativement par des généraux à la retraite).  

Pour autant, le texte envisage la guerre civile comme un fait presque acquis. Chaos, violence, délitement, le vocabulaire est à l'avenant.

Le message et le ton employés veulent dire ceci :  

Soit vous êtes du côté de militaires protestataires allégués, soit vous êtes du côté du déclin.

Soit vous êtes pour l'intervention, soit vous êtes contre la France.  

Le procédé rhétorique est très politique. Clivage et simplisme, la recette est connue. Une résurrection de la vieille formule « choisis ton camp, camarade ».  

Bien sûr, cette rhétorique est servie par l'actualité, par la violence endémique. Les commissariats, les pompiers attaqués ce week-end, les meurtres du policier d'Avignon et de la mère de famille brûlée vive à Mérignac ont sans doute gonflé les effectifs des signataires.  

Eux-mêmes revendiquent l'expertise de terrain, celle du ressenti. Bien sûr, les petites violences du quotidien, qui passent sous les radars des statistiques, existent. Certes, un crachat, une insulte, un changement de trottoir ou un renoncement à sortir vu l'heure tardive ne donnent pas lieu à des plaintes mais dégradent objectivement les conditions de vie.

Pour autant, est-ce le rôle de l'armée de se constituer en baromètre politique ? Et surtout de revendiquer le monopole de la vérité, et partant, la légitimité d'une intervention ? Est-ce sa fonction de faire pression sur le gouvernement ? Si tant est, encore une fois, qu'il y ait véritablement des uniformes derrière ce texte.

C'est sans doute aussi - et d'abord - contre ce manichéisme et ces mystifications, qu'il va falloir résister d'ici à la présidentielle.

Frédéric Says

 

Par deux fois Frédéric Says reproche aux militaires de rester anonymes, reprenant ainsi l’argument identique de Gérald Darmanain, comme si les militaires d’active avaient le droit de signer de leurs noms. Ce n’est pas réglementaire comme ils disent, ils n’ont pas le droit de le faire, le réglement leur impose l’anonymat. Says et Darmanin font mine de l’oublier. Ensuite le journaliste critique le procédé consistant à exiger de « choisir son camp ». Lui même n’est pas le mieux placé pour avancer une telle critique puisqu’il a choisi le siens en manifestant son hostilité de façon très marquée. Il semblerait que le « billet politique » dispense le journaliste de la moindre objectivité et Frédéric Says ne se prive pas d’exprimer son opinion. Est-ce seulement la sienne ou celle de la rédaction ou même celle de toute la radio ? Au lieu de s’interroger sur les inquiétudes énoncées dans le texte, il imagine d’emblée un coup monté. Et il s’emploie à discréditer les auteurs par une ironie suggérant une opération menée par quelques illuminés. Ou alors, comme Marine Le Pen tente grossièrement de récupérer l’opération, il laisse entendre des liens avec l’extrème droite. Peut-être qu’Alain Finkelkraut fera une prochaine émission sur le sujet en dialoguant au téléphone avec quelques uns des auteurs du texte. Histoire de savoir plus précisément pourquoi ces militaires ont mis leur carrière en péril pour proclamer leur inquiétude.

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Pascal Chevalier, nouveau lauréat AAA

Publié le 4 Avril 2021 par Colonel Spontini

Pascal Chevalier, nouveau lauréat AAA

Pourquoi Pascal Chevalier accumule-t-il autant de titres sur sa page Linkedin ? Avant d’arriver en fin de liste, vous dormez déjà. Peut-être que ses parents ne lui ont pas expliqué que l’omnipotence qu’il expérimentait avec délices quand il était gamin ne pouvait pas durer dans le monde des grands sous peine de grosses contrariétés qu’ils n’osèrent pas lui infliger eux-mêmes sur le moment. Le petit mal élevé est donc devenu un papivore. L’article précédent vous en donne une idée. Retenons son brillant concept de content commerce qui abolit la frontière entre contenu et publicité. L’information se simplifie en indiquant à la lectrice l’endroit où elle peut acheter le truc dont il est question dans l’article. Quant aux journalistes, il sont là pour scénariser la marque dont il est question dans l’article. Et pourquoi racheter Science & Vie ? Parce que c’est une marque et une marque c’est plus facile à relancer qu’à créer. Le reste n’a plus aucune raison de rester dans la boutique, vous pouvez sortir. Et ce type pense vraiment qu’après avoir viré la rédaction et transféré le titre sur le net, il va récolter la tune ! Science & Vie, excellent magazine de vulgarisation scientifique depuis 1912, après avoir contribué à l’éducation de nombreuses générations, devient une marketplace .

AAA veut dire Avide, Accumulateur et Agressif (voir la definition dans ce même blog) ou alors pervers parmi les pires d’entre nous selon Bernard Mandeville (voir l’article idoine dans ce blog aussi).

Pascal Chevalier vient donc rejoindre ses semblables dont la raison d’exister est d’assouvir leurs pulsions sans aucune considération pour les destructions que cela provoque.

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QUI EST REWORLD, LE REPRENEUR DES MAGAZINES DE LAGARDÈRE?

Publié le 4 Avril 2021 par Colonel Spontini

QUI EST REWORLD, LE REPRENEUR DES MAGAZINES DE LAGARDÈRE?
Magazine référence plus que centenaire, Science et Vie a perdu quasiment tous ses rédacteurs cette semaine : 9 journalistes ont quitté le mensuel, dénonçant les méthodes du nouvel actionnaire, Reworld Media, accusé de privilégier les profits à court terme aux dépens de la qualité et du journalisme.

 

La rédaction de Science et Vie n'est plus que l'ombre d'elle-même, un peu moins de deux ans après le rachat du titre par Reworld Media, en juillet 2019. Le nouveau propriétaire, Pascal Chevalier, avait promis de ne pas réduire les effectifs et de ne pas externaliser les postes de journalistes : c'est pourtant ce qu'il a fait dans ce mensuel de référence fondé en 1913 et qui comptait toujours près de 200 000 abonnés en 2020. La moitié de la rédaction - une quinzaine de personnes - avait quitté le mensuel au moment du rachat et neuf autres rédacteurs viennent de le quitter, mardi dernier, le 30 mars.

"La fin d'un marasme"

"C'est la fin d'un marasme commencé avec le rachat par Reworld Media", analyse aujourd'hui Mathilde Fontez, ex rédactrice en chef adjointe de Science et Vie, qui a démissionné fin janvier 2021. Journaliste depuis quinze ans pour le mensuel, dont dix en tant que titulaire, elle évoque aujourd'hui les craintes que suscitait le rachat alors qu'il n'était encore qu'un projet : "Un groupe qui nous semblait très inquiétant, avec une habitude d'utiliser les contenus comme un faire-valoir pour séduire des annonceurs. Une partie de l'équipe est partie à ce moment-là, faisant jouer la clause de cession mais une autre est restée, voulant croire que ce spécialiste du numérique pourrait opérer une mutation vers le digital que Mondadori, l'actionnaire précédent, ne faisait pas".

Mais à l'été suivant, en 2020, l'équipe constate un durcissement et un revirement de l'actionnaire : refus d'accorder des postes en plus pour garantir la qualité du titre, malgré les départs au moment du rachat, et prise de pouvoir sur le site internet, retiré du contrôle de la rédaction et confié au service digital de Reworld Media. Le directeur de la rédaction, Hervé Poirier, a démissionné à l'automne et Mathilde Fontez, rédactrice en chef adjointe, a suivi fin janvier 2021 : "On ne pouvait plus garantir la qualité des articles dans ces conditions là. Cette semaine, c'est toute l'équipe rédactionnelle qui s'en est allée, hormis un journaliste écrivant, mais qui a été nommé rédacteur en chef adjoint, donc dans un rôle d'encadrant". Une équipe de pigistes demeure mais à l'extérieur : "Cette rédaction a été vidée de sa direction éditoriale et de toute son expérience accumulée. C'est assez effrayant parce que Science et Vie n'était pas un magazine en danger d'un point de vue économique, il était largement bénéficiaire et gardait un nombre d'abonnés conséquent".

C'est une rédaction qui allait bien, qui s'adressait correctement à son lecteur et qui a été vidée de toute son expertise en l'espace d'un an et demi.                          
Mathilde Fontez, ex rédactrice en chef adjointe de Science et Vie.

Une stratégie financière à court-terme", pour l'économiste Julia Cagé

Quelle est la stratégie de Reworld Media ? Le patron du groupe, Pascal Chevalier expliquait son modèle dans une interview sur Be Smart le 14 décembre 2020, semblant pourtant privilégier la qualité du contenu afin d'attirer et de fidéliser le lecteur : "Nous avons deux clients dans les groupes de médias aujourd'hui : le lecteur et l'annonceur. Ce sont deux choses différentes. Quand j'ai un site avec du contenu, je veux que les gens restent sur mon site, qu'il viennent lire du contenu."

Invitée des Matins de France Culture le 30 mars, l'économiste spécialiste des médias Julia Cagé a vivement critiqué les choix de Reworld : "C'est un nouveau concept, faire du journalisme sans journalistes. Reworld a racheté Science et Vie pour le tuer, pour gagner de l'argent à court terme". Comment ?

Reworld a racheté Science et Vie pour gagner de l’argent et va gagner beaucoup d’argent. Pourquoi ? Prenez un magazine qui coûte 100 millions d’euros à produire et qui rapporte 100 millions. Si vous êtes actionnaire, vous gagnez 0. Maintenant, faites partir la moitié de la rédaction : votre magazine dans un premier temps vous rapporte toujours 100 millions mais il vous coute 50 millions à produire. Chaque année, vous gagnez 50 millions de bénéfices. Quand vous êtes l’œil figé sur les chiffres, une entreprise cotée en bourse, vous gagnez plus d’argent. Mais pour nous, citoyens français, qui avons besoin de médias scientifiques de qualité, on a perdu de l’information. C'est problématique car un groupe de média comme Reworld est financé par les citoyens, il touche énormément d’aide à la presse. S’ils ne veulent pas produire de l’information, il n'est pas normal qu’ils soient subventionnés pour cela.                
Julia Cagé, professeure d'économie à Science Po.

Co-auteure d'un livre avec Benoît Huet, "L'Information est un bien public. Refonder la propriété des médias", Julia Cagé y fait une proposition de loi pour démocratiser l'information : "Faire dépendre les aides à la presse au fait que les médias aient suffisamment de journalistes".

"Le journalisme scientifique est plus que jamais nécessaire"

"C’est la rédaction de Science et Vie qui disparait", regrettait Agnès Vernet dans notre journal de 22 heures le mardi 30 mars. Présidente de l'Association des journalistes scientifiques de la presse d'information (AJSPI), elle ajoutait : "L’essentiel du travail va être externalisé, avec des pigistes indépendants, mais sans rédaction. C'est une grande perte : tout un travail de confrontation des idées, de protection de l’indépendance du titre face à la publicité, tout le travail d’anticipation de l’actualité est menacé".

Le titre n’est pas mort", veut pourtant croire Agnès Vernet. "On espère encore que Reworld changera de position, embauchera des journalistes scientifiques pour compenser ces départs , c’est le souhait de l’association. Les lecteurs de Science et Vie ne seront pas dupes si la qualité baisse, si les publireportages tendaient à se confondre avec des articles. Les lecteurs pourraient se détourner et cela entraînerait une perte de profit, j’espère qu’ils vont réaliser ça et consentir à embaucher des journalistes scientifiques".

L’actualité scientifique est portée par des enjeux extrêmement importants, on en a besoin pour décrypter, éclairer les choix politiques, industriels... De plus en plus de médias étoffent leur rédaction avec des journalistes scientifiques, donc il y a quelque chose d’anachronique d’observer le démantèlement d’un titre comme Science et Vie.          
Agnès Vernet, présidente de l'Association des journalistes scientifiques de la presse d'information (AJSPI).

Très souvent interpellée par des journalistes, notamment de Science et Vie, sur la nature de titres qui perdent leurs journalistes, la ministre de la Culture a lancé fin décembre dernier une mission. Confiée à une conseillère d'État, elle est chargée d'étudier à quelles conditions un titre peut encore alors bénéficier d'aides à la presse.

Source France Culture Maxime Tellier

Le groupe Reworld est en passe de racheter plusieurs magazines vendus par Lagardère. Créé en 2012, le groupe reprend à tour de bras des titres en difficulté comme 'Marie France' ou 'Télé Magazine'. Il les redresse en les développant sur le web.
 

Retenez ce nom: Reworld Media. C'est le dernier papivore de la presse française. Créé en 2012, ce groupe rachète à tour de bras les vieilles gloires de la presse magazine.

Il y a un an, il a d'abord racheté pour un euro symbolique le vénérable Marie France au groupe Marie Claire. Il y a six mois, il a repris les magazines français de l'allemand Springer (Télé Magazine...) distribués aux caisses des supermarchés. Last but not least, il viendrait de remporter les magazines mis en vente par Lagardère (225 personnes, 40 millions d'euros de chiffre d'affaires), là encore pour une valeur négative.

 

"La presse n'est pas morte"

"La presse n'est pas morte", répète le PDG de Reworld, Pascal Chevalier. Mais pourquoi diable rachète-t-il des magazines déclinants dont les éditeurs traditionnels ne veulent plus?

L'explication est simple: la marque de ces magazines a toujours une valeur. "Ce qui m'intéresse, c'est la notoriété de la marque. Il est beaucoup plus simple de rajeunir, de valoriser une marque existante, que de la créer", explique Pascal Chevalier dans une interview à Décideurs TV.

Reworld utilise ensuite cette marque pour proposer des services web via quatre canaux: site internet, réseaux sociaux, application mobile, et newsletter envoyée par email. Reworld a d'ailleurs démarré en rachetant une start up espagnole spécialisée dans le marketing par email qui possède 20 millions d'adresses emails qualifiées, dont 5 millions en France.

Fusion entre rédaction et publicité

La recette de Reworld, résumée par la formule "content commerce", comporte un autre ingrédient: l'imbrication étroite entre éditorial et publicité. Comme l'explique Pascal Chevalier, "l'éditorial est totalement fusionné. Je pense même que les régies et la rédaction doivent être fusionnées. C'est plutôt la partie production de contenus, c'est-à-dire l'éditorial, la rédaction, qui est capable de scénariser une marque. [...] La frontière n'existe plus aujourd'hui".

Par exemple, sur les sites féminins de Reworld, "le contenu est fait pour aider la consommatrice à mieux acheter. La consommatrice aime savoir où l'on peut acheter un produit", explique Pascal Chevalier.

Selon lui, "les groupes médias se doivent d'être des marketplaces: on opère pas l'acte d'achat, mais on dit où aller". Les applications mobiles de Reworld proposent ainsi des bons plans en fonction de votre localisation.

Une fortune venue du web

Pascal Chevalier sait de quoi il parle: ingénieur en informatique, c'est l'ancien PDG de Netbooster, une société spécialisée dans le marketing internet. Il en a repris les rennes en 2005, l'a redressée, développée et introduite sur Alternext en 2006. Il a ainsi fait fortune: il avait pris 20% du capital pour une bouchée de pain (70.000 euros), qu'il a ensuite en grande partie revendus pour une somme qu'on peut estimer approximativement autour de 3 millions d'euros (interrogé sur cette estimation, Pascal Chevalier n'a pas répondu).

En 2011, il cède la direction de Netbooster et commence à s'intéresser à la presse. Il étudie un rachat de la Tribune, mais y renonce finalement. Il investit alors dans Reworld, petite société qui détient quelques sites consacrés au développement durable, et qui surtout présente l'avantage d'être côté au marché libre. Il la réoriente vers trois domaines: le feminin, la gastronomie, et le divertissement.

Il lève ensuite 2 millions d'euros auprès des fonds ID Invest et Truffle (qui avait aussi investi dans Netbooster), qui prennent un quart du capital. Le solde reste détenu par les dirigeants: Pascal Chevalier, Gautier Normand (ex-directeur général de la Tribune) et Pablo Nowenstein (dirigeant de la société espagnole d'emailing). Aujourd'hui, Reworld capitalise 20 millions d'euros sur le marché libre. Un transfert vers Alternext est prévu mi-2014.

300 millions d'euros de chiffre d'affaires

A la suite de ses emplettes, Reworld emploie 125 personnes et a déjà réalisé 35 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2013, tout en étant "rentable depuis septembre 2013". L'acquisition des magazines de Lagardère le ferait doubler de taille.

Mais Reworld a des ambitions encore plus grandes: il veut atteindre 300 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici 2016 ou 2017, dont la moitié à l'international.

Car Pascal Chevalier mise beaucoup sur l'Asie. Il vient de lancer des déclinaisons locales de ses magazines. Et il finalise actuellement l'entrée au capital d'un fonds singapourien. Pour atteindre ces objectifs, 30 millions d'euros d'investissements sont prévus.

Jamal Henni
Source BFMTV
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Combien coûte le bitcoin ?

Publié le 3 Avril 2021 par Colonel Spontini

Combien coûte le bitcoin ?

Chaque transaction en bitcoins requiert environ 215 kilowattheures d’énergie, plus que la consommation énergétique d’un ménage français pendant deux semaines ! Ces transactions demandent en effet des calculs informatiques complexes. D’un point de vue global, des chercheurs danois ont évalué, dans la revue Environnemental Science & Technology , la consommation d’électricité du bitcoin en 2018 à 31,3 térawattheures, soit l’équivalent de celle d’un pays comme le Danemark en un an. (Source: Sciences et Avenir, La Recherche)

Sans compter les autres monnaies virtuelles comme l’ethernum ou le litecoin de plus en plus nombreuses.

Ajoutez à cela l’appétit grandissant des institutions financières pour ces monnaies, puisqu’elles en encouragent l’usage.

On peut aussi s’amuser à additionner la consommation des data centers partout dans le monde.

Le résultat donne à penser à une proche embolie énergétique. Ou alors, il faudra leur laisser la jouissance électrique complète au détriment de la nôtre et envisager le retour des cheminées à bois et des lampes à huiles. Nous laverons notre linge et notre vaisselle dans la pénombre. Mais nous serons fiers d’avoir maintenu la liberté de transaction du bitcoin.

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Villagrande Strisaili, là où tout a commencé

Publié le 29 Mars 2021 par Colonel Spontini

Villagrande Strisaili, là où tout a commencé

Au début de « La Santa Cartolina », Leonard se rend à Villagrande Strisaili pour rencontrer des descendants d’Enrico Demurtas, l’auteur des mots inscrits sur la carte postale postée en 1896 d’Éthiopie, après la défaite d’Adoua, et convoitée par son client (anonyme).

Leonard est, par profession, enquêteur bibliographique et c’est à ce titre qu’il tente de retrouver ce document à haute valeur philatélique puisque tout semble indiquer qu’il est unique et témoin privilégié de l’Histoire.

Villagrande Strisaili, là où tout a commencé

Mais pourquoi son client ne veut-il pas se dévoiler ? Et pourquoi certains des protagonistes rencontrés s’avèrent si nerveux qu’il en sont violents ? Heureusement qu’il trouve en Gelnn Philip un complice et un ami pour affronter les danger inattendus qui se présentent. Inattendus, car un document philatélique, d’habitude considéré par des rettraité inoffensifs, ne devrait pas provoquer autant de passions destructrices. Et s’il y avait une autre raison ? Umberto 1er  ou le pape sont certainement motivés par d’autres raisons que la convoitise d’une pièce philatélique. De quels pouvoirs peut bien être investi le détenteur de la « Santa Cartolina » ?

Villagrande Strisaili, là où tout a commencé

Pour se procurer le livre: Librinova ou Hall du livre ou Furet du Nord ou bien d’autres librairies en ligne.

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La laine est isotherme

Publié le 29 Mars 2021 par Colonel Spontini

Tondre un mouton coûte aujourd’hui plus cher que le prix de sa laine. Très mal payée à l’éleveur, 80% de la laine en France est vendu à perte à l’étranger, principalement en Asie, pour revenir tricotée sous forme de pulls et autres vêtements.

Contactée en 2018 par des éleveurs de brebis caussenarde du Lot qui cherchent à valoriser leur laine, Cinthia Born, couturière et enfant du pays se met à confectionner des capes et manteaux dans du drap de laine. Bien sûr, la laine tient chaud mais la jeune femme en étudiant les propriétés de cette matière se souvient qu’elle est un excellent isolant thermique. Elle tient également au frais et voilà comment est arrivée l’idée du sac isotherme en matière naturelle. Une idée d’autant plus géniale que le sac isotherme classique que nous avons l’habitude de voir est souvent produit à l’autre bout du monde en matière plastique et aluminium, non recyclable et particulièrement polluant.

Berthe le sac isotherme en feutrine de laine, toile de lin et chanvre • Crédits : Annabelle Grelier - Radio France

Berthe le sac isotherme en feutrine de laine, toile de lin et chanvre • Crédits : Annabelle Grelier - Radio France

Notre glacière en matière naturelle, durable et biodégradable a tout de suite séduit car elle était une alternative vertueuse à un produit très peu respectueux de l’environnement, explique Élodie Madebos

Responsable de production, l’ancienne costumière avoue qu’elle prend énormément de plaisir à travailler des matières nobles et naturelles.

Il faut admettre que la laine est une matière vivante dont on avait presque oublié les magnifiques performances, elle permet de garder des aliments au frais entre 4 et 6 heures et les produits surgelés pendant 1 h 30.

Production locale et circuit court

Très impliquées dans le développement rural, Cinthia Born et Élodie Madebos, les deux co-gérantes du Mouton Givré, participent à la tonte avec les éleveurs lotois puis elles trient les toisons. Et pas question de jeter les poils noirs qui sont en général bannis ne pouvant être teints. Les deux jeunes Lotoises, elles, estiment qu’ils donnent une originalité et un aspect unique à tous leurs sacs. Elles ont également décidé de payer le kilo de laine 50 centimes d’euros au lieu des 10 centimes habituellement négociés pour permettre d’apporter un revenu supplémentaire aux éleveurs

80% de la laine française est vendu à l'étranger pour revenir dans nos magasins sous forme de pulls et d'autres vêtements• Crédits : Radio France

80% de la laine française est vendu à l'étranger pour revenir dans nos magasins sous forme de pulls et d'autres vêtements• Crédits : Radio France

Cette année, 2 tonnes et demie de laine ont été récoltées et envoyées dans le Gévaudan, à Saugues, pour y être lavées dans la dernière société française qui lessive sans aucun produit chimique mais tout simplement au bicarbonate de soude et au savon de Marseille à l’aide de machines anciennes traditionnelles datant du XIXe siècle. C’est dans le Limousin que la laine sera feutrée selon un procédé breveté par la jeune entreprise.

La toile de lin est achetée chez Charvet dans le Nord de la France. Il n’y a que la toile de chanvre dont sont faites les sangles des sacs qui est achetée hors de l’hexagone. Elle vient de Roumanie car seuls les pays de l’Est ont gardé le savoir-faire, nous explique Cinthia Born, qui œuvre pour qu’une production française revienne dans le Lot.

Le chanvre est une plante magnifique. Elle peut être cultivée partout. Elle n’a pas besoin d’eau, elle dépollue les sols et l’air et n’a pas besoin d’engrais et de pesticides. La toile de chanvre est très résistante et dure très longtemps. Mais la transformation de la fibre est un travail, long, fastidieux et coûteux. Alors que la France est la première productrice de chanvre en Europe elle ne sait plus le filer,

déplore Cinthia Born, qui travaille en étroite collaboration avec Virgocoop, une coopérative lotoise pour recréer une filière du chanvre en France.

Une philosophie de femme

Depuis août 2019, le Mouton Givré produit dans un petit atelier de 40 mètres carrés au sein de l’incubateur Quercypôle, à Cambes. Un atelier déjà trop petit pour la jeune pousse qui prendra bientôt son envol en construisant un atelier de fabrication de 160 mètres carrés qu’elle installera dans une grange sur l’exploitation agricole du conjoint de Cinthia Born, éleveur de vaches limousines à Reyrevignes.

« Nous travaillons au rythme de la vie d'une femme " Elodie Madebos co-fondatrice et responsable de production • Crédits : Annabelle Grelier - Radio France

« Nous travaillons au rythme de la vie d'une femme " Elodie Madebos co-fondatrice et responsable de production • Crédits : Annabelle Grelier - Radio France

Plus grand, ne veut pas pour autant dire production à la chaîne. Les deux co-gérantes sont formelles. 

Nous ne sommes pas un atelier chinois ou au Bangladesh. L’idée c’est de travailler en conscience, de faire les choses bien et pas forcément se précipiter, de ne pas regarder l’heure. Au contraire, chaque couturière coud son sac de A à Z avec beaucoup d’amour, beaucoup d’intérêt. Le bien être au travail est gage de qualité

assure Elodie Madebos, co-gérante et responsable de production.

D’ailleurs, les horaires sont adaptés aux emplois du temps des femmes pour la plupart mères de famille, des journées qui se terminent à 17h et fermeture tous les mercredis après-midi

Cinthia Born présente Berthe le sac isotherme et Marguerite la lunch box• Crédits : Annabelle Grelier - Radio France

Cinthia Born présente Berthe le sac isotherme et Marguerite la lunch box• Crédits : Annabelle Grelier - Radio France

Aujourd’hui, le Mouton Givré compte 4 salariées, un effectif exclusivement féminin. Le recrutement va petit à petit s’accélérer et pourquoi pas s’élargir à la gente masculine mais la philosophie de l’entreprise restera la même. Un savant équilibre entre vie privée et vie professionnelle que les deux cheffes d’entreprises comptent bien conserver malgré l’afflux des commandes.   

Notre objectif n’est pas de faire du fric, on n’a pas créé une entreprise pour rogner sur tout et pour faire plus de marge. Même si on pourrait se développer plus vite, on préfère prendre notre temps pour conserver notre qualité de vie.

Le Mouton Givré a déjà vendu 3 000 pièces depuis sa création et le succès de leur produit se confirme au fil des mois. C’est le célèbre glacier Berthillon qui a été le premier à leur commander leur sac isotherme, qui d’ailleurs lui a valu le nom de Berthe pour la glacière. Quant à Marguerite, pour la lunch box, c’est un hommage à la grand-mère de Cinthia Born. Car nos produits incarnent le retour aux vraies valeurs et au bon sens paysan, estime-t-elle.

D’autres créations sont dans les cartons : Cinthia Born et Élodie Madebos planchent en ce moment sur des modèles de housses d’instruments de musique, car en plus d’être isotherme, la feutrine de laine est aussi anti-choc. Décidément, une belle matière, source d’inspiration inépuisable ! 

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Croire nos yeux ?

Publié le 28 Mars 2021 par Colonel Spontini

Croire nos yeux ?

Si vous fixez le petit disque central, en essayant de ne faire aucun mouvement de la tête ni des yeux, un, deux, voire les trois petits disques situés en périphérie pourront disparaître de votre perception.

Étonnant non ?

Reste à savoir pourquoi.

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En croyant s’acheter de la vertu UBER nous fait rire

Publié le 23 Mars 2021 par Colonel Spontini

En croyant s’acheter de la vertu UBER nous fait rire

Les service marketing d’Uber vit manifestement dans une bulle, ce doit être un effet du confinement. Il a cogité une campagne de pub destinée à nous convaincre que leurs chauffeurs sont les gardiens d’une bonne moralité avec laquelle ils vont lutter contre la transphobie. On devrait faire plus attention quand on se réveille le matin, en se regardant devant la glace ne serait-on pas en face d’un transphobe ? Mais ce n’est pas tout, à présent, si on est antisémite, autant abandonner tout de suite l’idée de monter dans un Uber, parce que ça aussi c’est combatu, tout comme la cause animale, non ! le contraire ! la bienêtreanimalphobie ? Et puis, il y a les femmes, les étudiants, enfin toutes les minorités opprimées. Par cette campagne courageuse, Uber nous démontre que ce n’est pas parce qu’on veut vider le porte monnaie des clients que l’on n’en est pas moins soucieux de vertu morale. Si un Sikh monte dans un Uber en France, a-t-il la garantie de ne pas s’entendre infliger des propos anti-Sikh ou sikhophobes ?

En croyant s’acheter de la vertu UBER nous fait rire
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