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Colonel Spontini

Pourquoi le pouvoir dirait-il la vérité ?

Le ciel sera-t-il bleu demain ? Très probablement mais cela dépendra de la couverture nuageuse

Publié le 12 Mars 2014 par Colonel Spontini dans Politique, Médias

Martial Foucault est professeur des universités à Science Po Paris et directeur du CEVIPOF (CNRS). "Le Monde" le présente ainsi: "Ses travaux de recherches portent sur le comportement électoral, le vote économique & l'économie politique". Il nous dit, à propos des élections municipales qui se préparent: "Le verdict des urnes contribuera à modifier la dynamique de la politique nationale jusqu'à la prochaine élection présidentielle", ou " Un président impopulaire provoquera la défaite de nombreux candidats se présentant sous l'étiquette de la majorité" ou encore "Les villes les plus saines financièrement doublées d'une faible pression fiscale garantissent une forte stabilité, à l'inverse les villes présentant un endettement par habitant élevé sont plus exposées à l'instabilité électorale".

Ne croyez pas que de telles affirmations émise par un expert aussi indiscutable que notre homme soient des truismes, des évidences largement partagées. Non il s'agit de résultats de recherches scientifiques, de conclusions d'un long travail d'équipe minutieux et rigoureux. Si ces conclusions rejoigne le sens commun, ce n'est pas de sa faute.

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Les invisibles des médias

Publié le 11 Mars 2014 par Colonel Spontini dans Médias

Avez-vous déjà aperçu un "invité" dont "on ne parle pas" sur un plateau de télévision ?

Avez-vous déjà aperçu un "invité" qui n'ait pas déjà été invité auparavant sur un plateau de télévision ?

Avez-vous envie d'être invité à votre tour ?

Savez-vous que les chances sont faibles que cela arrive.

Très faibles...

Pourtant vous avez des choses à dire !

Des choses importantes !

Connaissez-vous le pourcentage de la population française qui n'est jamais passé à la télévision ou un autre écran ?

Plus de 99,99%. Il faut aller loin derrière la virgule pour une bonne précision.

Ceux qui y vont vous paraissent-ils représentatifs ?

Aimez-vous l'idée d'être représenté par un sondage ?

Partiriez-vous en vacances avec le directeur de l'IFOP ?

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Quelques éléments sur le passé du Colonel Spontini

Publié le 8 Mars 2014 par Colonel Spontini

A l'époque où le Colonel était capitaine, il s'intéressa de plus près aux journaux télévisés à cause de son amie Catherine Bigelow.

Catherine Bigelow était professeur de sciences économiques et sociales dans le secondaire.

Le Colonel lui demanda de faire enregistrer par ses élèves, tous les journaux télévisés du soir d'un jour donné.

Il récolta six enregistrements qu'il compara soigneusement au moyen d'un logiciel de montage car il n'était pas le dernier à savoir se servir d'un ordinateur.

Il produisit un film d'une heure qui démontrait que:

- les six journaux traitaient les mêmes sujets à peu de choses près.

- seuls les durées et l'ordre de ceux ci dans chaque journal variaient un peu.

- les images étaient les mêmes (parce que les chaînes se fournissent à même source: un pool).

- il trouva même des expressions semblables dans la bouche des présentateurs.

Sa trouvaille le fit réfléchir: "La diversité des médias ne devait-elle pas garantir la diversité des points de vue sur l'actualité ?".

Plus tard, il fut approché par une membre du Part de Gauche avec qui il parla des médias et de son petit travail. La membre lui dit: "Mais vous pourriez faire une formation pour nos militants !". Après réflexion, le Capitaine accepta car il n'avait aucune opposition à mettre un peu de plomb dans la tête de quelques militants du Part de Gauche.

Malheureusement le Fidèle Lieutenant du Chef s'y opposa.

Pourquoi ?

Parce que le Chef et ses Lieutenants ont trop besoin de la télévision.

Du moins le croient-ils.

Le Capitaine se consola avec l'accueil chaleureux qu'il reçu dans les quelques classes de lycées où il présenta son travail.

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Grâce aux experts le monde est moins compliqué

Publié le 5 Mars 2014 par Colonel Spontini

La Colonelle accorde toute sa confiance aux experts, surtout ceux qui acceptent de sacrifier une partie du temps qu'ils consacrent à leurs études pour venir nous éclairer sur les plateaux des médias qui sont là pour nous informer comme il n'est pas inutile de le rappeler. La Colonelle a constaté que Christophe Barbier était l'expert le plus souvent invité de l'émission "c dans l'air", elle en a donc conclu qu'il était l'un des meilleurs et elle admirait son abnégation de sacrifier autant de temps au détriment de ses recherches.

Comme il est aussi rédacteur en chef du magazine "L'Express" on est bien obligé que reconnaître sa grande valeur.

Le Colonel lui méditait sur cette phrase: « Conservateur et conventionnel, alors que je me suis prononcé pour le mariage homosexuel, la procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui ? » écrite par C. Barbier le 25 janvier 2013 sur son blog.

Enfin il comprenait comment on pouvait être de gauche !

Mais il aimait aller au fond des choses. Il se rappela que son grand-père s'était retrouvé au fond d'un trou d'obus, durant la première guerre, en compagnie de son copain de régiment qui était aussi le fils de Jean Jaures. Puis, un obus est tombé sur eux, laissant le grand-père du Colonel indemne et le fils de Jaures réduit en morceaux. Plus tard, les deux familles s'étaient rapprochées, ce qui avait permis au Colonel de connaître Julien Delaporte, arrière arrière petit fils de Jean Jaures.

Était-il de gauche ?

Le Colonel l'appela pour prendre des nouvelles et lui poser la question.

Oui il était de gauche. Mais non, il n'avait aucune opinion particulière à exprimer au sujet du mariage homosexuel, de la procréation médicalement assistée ou de la gestation pour autrui.

"Quelle est le rapport avec la question précédente ?" demanda-t-il ?

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Le Colonel se regarde dans le miroir

Publié le 4 Mars 2014

Ce matin, le Colonel regardait les statistiques de son blog (celui que vous êtes en train de lire) et il éprouva un malaise. Qu'était-il en train de faire ? Il lui fallut regarder la vérité en face: il vérifiait son audience. Comme n'importe quel média. Lui qui veut critiquer les médias, le voilà en train de se comporter exactement comme eux !

Il a remarqué que s'il n'alimente pas son blog régulièrement, l'audience chute.

Que faire ? Alimenter son blog régulièrement ?

"Et si je n'ai rien à dire ?" se dit-il "Je dis quand-même quelque-choses ?"

Les médias font cela tous les jours.

S'il n'y a rien à dire, pour un média, il dit quand-même quelque chose.

Quelques exemples: Va-t-on remanier le gouvernement ? Le retour de Sarkozy.

Cependant, il existe un grand nombres de sujets qui pourraient être traités avec profit pour le public, mais l'idée ne vient à personne de le faire.

Quelques exemples: l'indigence des programmes politiques des candidats aux prochaines élections françaises, l'histoire de l'Ukraine depuis la guerre pour comprendre ce qui s'y passe aujourd'hui sinon on ne peut pas comprendre (le déferlement de toute cette "actualité" est massivement indéchiffrable ?).

Finalement le Colonel a décidé de ne rien dire s'il n'avait rien à dire.

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ENQUETE ASSISE

Publié le 2 Mars 2014

L'enquête assise est une technique journalistique qui permet de mener une enquête en restant assis. C'est donc peu fatiguant, du moins pour les jambes. D'autant qu'on trouve tellement de choses sur internet ! Son seul défaut tient au fait que l'on n'est jamais sûr de la véracité des informations récoltées sur internet.

Nous avons néanmoins appliqué cette méthode pour tenter une ébauche d'analyse de l'émission "C dans l'air" du 27 février 2014 (c'est celle qui était disponible sur le site). A vrai dire c'est un boulot d'envergure à mener avec une méthodologie rigoureuse. Par exemple l'analyse d'une seule émission est insuffisante, il faut s'attaquer à l'ensemble (d'une année par exemple) pour détecter les évolutions, les changements et les invariants. Une donnée instructive par exemple est la fréquence d'apparition de certains "invités". "Mes invités" comme le dit le présentateur Yves Calvi.

Ici nous allons passer en revue les invités du jour venus parler du chômage (titre de l'émission: "Inverser la courbe de l'emploi").

Jean-Eudes du Mesnil du Buisson est annoncé comme Secrétaire Général CGPME, la Confédération (patronale) Générale des Petites et Moyennes Entreprises.

Pourquoi lui ? C'est le point de vue du patronat ?

Jean Claude Mailly est annoncé comme Secrétaire Général de Force Ouvrière

Pourquoi lui ? C'est le point de vue des travailleurs ?

Nicolas Beytout est annoncé comme... heu... "L'Opinion". Il faut écouter pour comprendre qu'il travaille au journal "L'Opinion". En fait, "en 2013, il crée un nouveau journal, L'Opinion, qu'il définit comme d'orientation « libérale, probusiness et proeuropéenne »" (Wikipédia).

Après être passé par "Les Echos" où l'homme d'affaire Bernard Arnault l'avait nommé. Voilà quelques bribes de l'épisode relatées par "Challenge":

"En interne, Nicolas Beytout a été, aussitôt sa nomination, violemment contesté par une rédaction qui ne souhaitait pas héritier du positionnement sarkoziste adopté au Figaro, qui supportait mal ses prises de parole à l’extérieur et qui contestait ses premières mesures.

Fragilisé en interne, Nicolas Beytout a aussi vu sa relation avec Bernard Arnault se détériorer rapidement au fil des déficits. Longtemps bénéficiaire, le groupe Les Echos a en effet enregistré des pertes record de 14 ME en 2009, en partie dues aux départs de journalistes qui levaient leur clause de cession (une disposition qui leur permet de quitter le titre avec des indemnités en cas de changement de propriétaire). Alors que Le Figaro se redressait sous la houlette de Francis Morel, Les Echos ont continué à perdre 5 ME en 2010 et prévoient de perdre à nouveau autant en 2011. Ce qui fait beaucoup pour une PME de 120 millions d’euros de chiffre d’affaires acquise par Arnault au prix record de 240 millions d’euros." (Marc Baudriller, chef de rubrique médias à Challenges).

Auparavant Nicolas Beytout avait été placé à la tête de la rédaction du Figaro par Serge Dassault.

Bernard Vivier annoncé comme directeur de l'Institut Supérieur du Travail.

Notre enquête assise est allée loin avec cet homme ! Vous pouvez la refaire d'ailleurs, si vous avez un peu de temps, rien de plus facile.

Nous sommes tombés sur cet article de l'"Humanité" du 17/11/1999:

"Un dirigeant de la CFTC dont la mémoire flanche

Parmi toutes ses vestes - secrétaire général adjoint de la CFTC chargé de l'action revendicative, journaliste social, directeur de l'Institut supérieur du travail -, Bernard Vivier omet aujourd'hui son vieux costard d'appelé du contingent à Clermont-Ferrand à la fin des années soixante-dix. Le mois dernier, au cours d'une conférence de presse, Vivier a bizarrement, après des années de dénégation, reconnu avoir été candidat aux législatives dans la première circonscription du Puy-de-Dôme en 1978 et avoir reçu, pour ce faire, de l'argent de Jean-Marie Le Pen. Explications de l'intéressé : " J'ai été pendant mon service militaire candidat à des élections législatives au moment où des militants de la Ligue communiste révolutionnaire s'étaient présentés en disant : " Travailleur sous l'uniforme, tu restes un exploité ! " Avec un autre appelé, on s'était présentés en disant " Ça ne va pas dans l'armée, mais il ne faut pas dénaturer le service national ! ". On a fait la tournée des partis politiques, parce que j'étais deuxième classe et que je n'avais pas beaucoup de sous pour payer ma campagne, et on a trouvé de l'argent auprès d'un certain Monsieur Le Pen. "

Véritable morceau de bravoure - " un certain Monsieur Le Pen "... le Front national était encore loin de son apogée, mais Le Pen, à la tête de son groupuscule, n'était pas complètement inconnu -, l'explication de Bernard Vivier reste incomplète. L'" autre appelé " sur lequel il glisse rapidement et dont il a été le suppléant en 1978 est plutôt célèbre ; il s'appelle Francis Bergeron, compagnon de route de Jean-Pierre Stirbois, auteur, entre autres, d'un Guide des citations de l'homme de droite - recueil de phrases de Pétain, Brasillach, Le Pen, Stirbois, etc. -, et collaborateur de Présent. Francis Bergeron a plus tard été directeur des ressources humaines aux NMPP. Son passage là lui inspire un livre publié en 1989 : le Syndicat du Livre ou la mainmise communiste sur la presse, chez Difralivre. Étrangement, dans ses remerciements en exergue, on retrouve le nom de Bernard Vivier qui est, avec d'autres, remercié pour ses " conseils et apports documentaires ".

T. L."

Et aussi celui-ci de "Médiapart":

"6 avril 2009
Novelli : un passé qui dérange.

Cela ressemble fort à un passé qui ne passe pas. Alors que le secrétaire d’Etat chargé au commerce, Hervé Novelli, vient d’annoncer son intention de déposer plainte pour diffamation contre France 3 qui a récemment consacré un reportage à ses antécédents au sein de l’extrême droite, Mediapart publie une série de documents attestant les liens passés – et parfois même présents – de ce membre du gouvernement avec des mouvements et des figures de l’ultra-droite nationaliste française.

Ainsi, le candidat de l’UMP dans le Centre pour les élections régionales de 2010 estime-t-il, à en croire la définition de la diffamation dans le code pénal, que son «honneur» ou sa «considération» ont été atteints par les «allégations ou imputations» de France 3.

Que reproche exactement Hervé Novelli, qui est allé jusqu’à faire retirer le reportage de France 3 du site de la chaîne, aux journalistes trop curieux? Le secrétaire d’Etat ne souhaite pas répondre personnellement à la question mais un de ses proches, cité anonymement par l’agence Reuters, a expliqué qu’«on ne peut pas dire n’importe quoi sur le passé de M. Novelli», tout en ne niant pas son passage à l’extrême droite.

Car les faits sont là. Hervé Novelli a été membre dans les années soixante du mouvement ultra-nationaliste et adepte de la barre de fer Occident, fondé en 1964 et dissous quatre ans plus tard en conseil des ministres en vertu de la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et milices privées. A moins de renier ce passé-là, Hervé Novelli pourrait avoir du mal à contester la véracité des faits allégués.


En voici au moins une preuve: le 3 décembre 1973, le «journal d’action nationaliste» Faire Front!, alors empêtré dans une guerre interne entre pro et anti-Le Pen, publiait un courrier d’Hervé Novelli, qui se présentait lui-même comme un «ancien d’Occident». Suivait la mention «Carte du Front national n° 2524». Dans ce document, Hervé Novelli, qui a alors 24 ans, raille les «gauchardises dont nos rues sont pleines», traite Le Pen de «lâche» et dit, dans un post-scriptum, tout le bien qu’il pense de François Brigneau et Alain Robert, «les vrais, les bons».

Le premier est un célèbre journaliste et écrivain d’extrême droite, ancien de la Milice, membre fondateur du Front national et adepte des dérapages antisémites. François Brigneau a notamment été condamné le 18 mai 1989 par la dix-septième chambre du tribunal correctionnel de Paris pour «provocation à la haine raciale». Un an plus tôt, dans les colonnes du journal National-Hebdo, il avait traité les journalistes Philippe Alexandre de «marchand de bretelles à RTL, juif assimilé de tendance centriste» et Anne Sinclair de «marchande de soutiens-gorge à TF1 juive (moins assimilée)».

Le second, Alain Robert, fut le fondateur en 1970 du mouvement ultra-nationaliste Ordre nouveau, puis futur conseiller technique en 1986 au cabinet du ministre délégué à la police, Robert Pandraud.

Comme un certain nombre d’anciens militants d’extrême droite, à commencer par l’ancien ministre Alain Madelin qu’il a fréquenté dans les rangs d’Occident, Hervé Novelli s’est petit à petit reconverti politiquement au sein de diverses formations: l’UDF, le RPR, le Parti républicain et l’UMP aujourd’hui.

Les antécédents extrémistes de M. Novelli ne se conjugueraient dès lors qu’au passé composé si l’actuel secrétaire d’Etat chargé du commerce n’avait pas rendu un vibrant hommage en 2006 à son «père spirituel», un certain Claude Harmel, ancien responsable du Rassemblement national populaire (RNP), parti pro-nazi sous l’Occupation. Mediapart avait consacré à cet épisode une enquête publiée il y a un an et dont les informations ont été largement reprises par le reportage de France 3 aujourd’hui incriminé.

Il y a un an, notre enquête sur le passé pas si passé de M. Novelli n’avait pas suscité ses foudres judiciaires. France 3 Centre, qui a diffusé son reportage en pleines primaires UMP pour les élections régionales, n’a pas eu cette chance-là.

Un pro-nazi pour «père spirituel»
Un pro-nazi, «père spirituel» d’un actuel membre du gouvernement français? Là encore, des documents peuvent attester les faits avancés. L’affaire remonte au 12 décembre 2006, six mois avant que M. Novelli ne soit appelé par Nicolas Sarkozy. Ce jour-là, l’Association pour la liberté économique et le progrès social (Aleps), un groupe de réflexion ultra-libéral fondé en 1966 par Claude Harmel, célébrait son quarantième anniversaire, à Neuilly, dans les bureaux du Groupe des industries métallurgiques de la région parisienne (GIM), une des fédérations patronales adhérentes à l’UIMM.

Plusieurs hommes politiques sont présents dans la salle: le député UMP Jean-Michel Fourgous, Alain Madelin et Hervé Novelli. Ces deux derniers sont appelés à venir témoigner sur les «temps forts» de l’Aleps, comme en témoigne le document ci-dessous:

Dans le compte rendu de la soirée rédigé par l’Aleps, que Mediapart s’est procuré, il est indiqué qu’Alain Madelin et Hervé Novelli ont considéré dans leurs interventions Claude Harmel, co-fondateur de l’association en 1966, «comme leur père spirituel».

Cet hommage serait parfaitement anodin s’il n’avait été adressé à Claude Harmel, de son vrai nom Guy Lemonnier. Celui-ci fut l’un des plus hauts responsables du Rassemblement national populaire (RNP) de Marcel Déat, un parti pro-nazi qui a participé en 1944 au gouvernement Laval pendant l’Occupation.

Claude Harmel a été condamné le 20 mai 1947 par la Cour de justice de la Seine à quatre ans de prison et à la dégradation nationale à vie pour ses activités collaborationnistes, avant d’être libéré en conditionnelle la même année et de profiter, en 1951, d’une grâce. Il est aujourd’hui âgé de 92 ans et, sollicité à de nombreuses reprises par l’intermédiaire de l’Aleps lors de notre enquête, il n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien
«La pensée rationaliste, triturée par des cervelles talmudiques»…
Celui qu’Hervé Novelli considère en 2006 comme son «père spirituel» est connu par tous les historiens comme une sorte de nazi français qui a un jour défendu l’idée de «travailler à l’épuration de la race». Mediapart a retrouvé le compte-rendu d’une intervention publique de Claude Harmel devant les Jeunesses nationales populaires, à Saint-Ouen, en 1943. Lors de sa prestation, retranscrite dans l’ouvrage La Nation et le Patriotisme, il a notamment défendu les principes d’une «politique raciste», qu’il déclarait «espérer».Dans une veine parfaitement antisémite, il a aussi déclaré: «La pensée rationaliste, triturée par des cervelles talmudiques, retournait, en notre démocratie pourrissante, au fétichisme des primitifs.» Sa conclusion fut sans sans équivoque : «Le national-socialisme est (…) sûr de vaincre.»
Au sortir de la guerre, Guy Lemonnier change d’identité et opte pour l’activisme à la droite de la droite. Spécialiste reconnu du syndicalisme, des mouvements anarchiques et militant anti-communiste forcené, il dirige notamment la revue Est Ouest où collabore un certain Alain Burgonde, plus connu sous le nom de Madelin.(Récemment décoré de la Légion d’Honneur par Sarkozy… Note du Webmestre)En 1966, il crée l’Aleps, un think tank avant l’heure, soutenu par le patronat, et, en particulier, le Groupement des industries métallurgiques. C’est en 1969, trois ans après la création de l’Aleps, que le jeune Hervé Novelli – il a alors 20 ans et deux enfants – rejoint le cercle des proches de Claude Harmel.Le futur membre du gouvernement Fillon se voit rapidement confier les permanences de la bibliothèque de l’Institut d’histoire sociale (IHS), fondé en 1935 par l’essayiste Boris Souvarine et dont Harmel fut un des dirigeants. Au début des années 1980, Hervé Novelli prend du grade et anime au sein de l’IHS une commission consacrée aux nationalisations, comme en témoigne ce document interne:
Financé en partie par les fédérations patronales de la métallurgie, au sein desquelles Hervé Novelli a été chargé de mission, l’IHS développe à marche forcée son champ d’activité en 1971 sous l’impulsion de ses responsables – dont Claude Harmel – qui créent une sorte de filiale très lucrative: l’Institut supérieur du travail (IST), un organisme de formation financé par le 1% patronal, comme le rappelle Frédéric Charpier dans son ouvrage Génération Occident (Seuil, 2005).

La blanchisseuse des néo-fascistes
Avec d’anciens compagnons de route sous Vichy (comme Georges Lefranc) et certains patrons de l’industrie métallurgique, Claude Harmel y multiplie les interventions auprès des cadres de grandes entreprises, qui n’hésitent pas à payer rubis sur l’ongle pour être informés des pratiques du syndicalisme en France. Le «gauchisme», à l’époque, effraie.

Ainsi, des stages particuliers dédiés aux «relations avec les syndicats» sont organisés. Les dirigeants des principales entreprises françaises (Peugeot, Air France, Renault, Usinor…) défilent à l’IST, qui gagne beaucoup d’argent. Dans son ouvrage Enquête sur la droite extrême (Le Monde éditions, 1992), le journaliste René Monzat écrira à propos de l’IHS: «Le passage par cet institut blanchit de jeunes néo-fascistes de leur passé.»Depuis maintenant vingt ans, l’IHS et l’IST n’ont plus de liens formels et défendent aujourd’hui l’image d’organismes beaucoup plus respectables. «Je suis un opposant à tous les extrêmes. Ce à quoi vous faites référence, ce sont de vieilles histoires», affirme à Mediapart Bernard Vivier, le directeur de l’IST. «Nous sommes un centre de recherches et une bibliothèque para-universitaire ouverte à tous. Le reste appartient à un passé très ancien», abonde Pierre Rigoulot, directeur depuis deux ans de l’Institut d’histoire sociale (IHS).

La « normalisation » de l’IHS a notamment été rendue possible il y a une quinzaine d’années grâce à l’interventionnisme politique du Conseil général des Hauts-de-Seine, alors présidé par Charles Pasqua. En 1992, la collectivité commence en effet par acquérir l’immense fonds bibliothécaire de l’IHS, puis accepte de loger gracieusement l’institut dans des locaux à Nanterre, au sein de l’immeuble Le Quartz. Via l’Association des Amis de l’IHS, elle finance aussi à hauteur de 100.000 euros par an l’organisme.

Et, depuis 2002, le Conseil général met à disposition de l’IHS du matériel et du personnel. Des aides accordées par Charles Pasqua et pérennisées par ses héritiers à la tête du département le plus puissant de France: Nicolas Sarkozy, président du conseil général de 2004 à 2007, puis Patrick Devedjian, actuel ministre en charge de la relance et ancien membre d’Occident. Lui aussi.

En février 2005, dans un entretien au Monde, Hervé Novelli déclarait au sujet de son passage à Occident: «Je n’ai pas un regret, Occident, c’était un engagement anticommuniste dans lequel je me reconnais toujours [...] Ne tombons pas dans le piège de la béatification de l’extrême gauche et de la diabolisation de l’extrême droite.»

Fabrice Arfi pour Mediapart"

Et un petit dernier du "Monde" ( 29.11.2011)


"Claude Harmel, figure de l'anticommunisme, fondateur de l'Institut supérieur du travail

Claude Harmel, de son vrai nom Guy Lemonnier, est mort le dans la nuit du 14 au 15 novembre. Dans sa jeunesse, dans les années 1930, il fut un militant de la SFIO. Mais la guerre changea ses options politiques. Il milita dans les rangs du Rassemblement national populaire (RNP), le parti collaborationniste de Marcel Déat, dont il fut secrétaire général adjoint.

A la Libération, en 1947, Harmel est condamné à quatre ans de prison et à la dégradation nationale à vie. La même année, il bénéficiera d'une libération conditionnelle puis d'une grâce amnistiante. Après cela, il rentre en contact avec Georges Albertini, une éminence grise de l'anticommunisme, lui aussi ancien du RNP. Il participe alors au Bulletin d'études et d'informations politiques internationales qui deviendra par la suite le bulletin Est et Ouest. Cette revue est spécialisée dans la lutte anticommuniste et, selon Frédéric Charpier dans son livre très documenté, Génération Occident (seuil 2005), ne rechigne pas à fournir la CIA en notes d'études sur les mouvements communistes.

Dans la nébuleuse des structures anticommunistes proches des réseaux Albertini, Harmel prendra aussi des responsabilités à l'Institut d'histoire sociale, dont il deviendra le secrétaire général en 1976 et à l'Institut supérieur du travail, proche du grand patronat, qu'il fondera et présidera. C'est par le truchement de ces structures que Claude Harmel prendra sous son aile d'anciens militants d'extrême droite, comme Alain Madelin ou Hervé Novelli, qui se convertiront au libéralisme économique et à la droite parlementaire.

Abel Mestre - Le Monde"

Voilà donc quelques informations sur les 4 invités du journaliste Yves Calvi, qui, puisqu'il est journaliste ne peut les ignorer, tout simplement parce qu'il les a forcément recoupées, puisqu'il est journaliste.

Au fait ! A la place d'Yves Calvi auriez-vous invité ces quatre types pour deviser sur "l'inversion de la courbe de l'emploi" ?

Colonel Spontini

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Réponse à la question "Sommes-nous manipulés par les médias ?".

Publié le 2 Mars 2014

Le seul fait d'hésiter à répondre est la preuve que oui, nous sommes manipulés par les médias. Ils nous font hésiter ! Un escroc qui a du charme ne provoque pas l'indignation, au contraire il suscite la complicité, il fait rire, il.... ou elle... pensez au présentateurs qui occupent votre écran de télévision ou d'ordinateur (c'est pareil) et respirez un grand coup en fermant les yeux et en vous posant la question: "Que font-ils ?".

Réponses possibles:

a: ils nous informent

b: ils nous amusent

c: ils nous cultivent

d: ils détournent notre attentions des questions importantes

e: ils nous occupent entre les écrans publicitaires

f: ils font tout pour nous empêcher de regarder autre chose

g: ils nous aiment

Plusieurs réponses sont possibles, mais certaines sont contradictoires.

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POURQUOI CE BLOG S'APPELLE T IL "ColonelSpontini" ?

Publié le 1 Mars 2014

Par ce que le colonel Piero Spontini, de par la façon dont il a mené sa vie, est proche de l'esprit qui anime ce blog. Frère de Gaspare le compositeur qui a donné le nom à une rue de Paris, il ne s'est jamais payés de mots ni n'a jamais cherché à s'étourdir dans la recherche de l'admiration de la foule et de la participation aux vanités mondaines. Sans se soucier des moqueries de son frère & de quelques autres, il a réussi sa vie de famille ainsi qu'une belle carrière militaire pendant que son frère recherchait, et trouvait, les faveurs de Napoléon 1er. Même si sa vie peut paraître un peu terne, nous aimerions avoir la même.

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