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Colonel Spontini

Pourquoi le pouvoir dirait-il la vérité ?

Empêcher l'immigration massive indigne une gauche dépossédée de son prolétariat historique

Publié le 30 Avril 2023 par Colonel Spontini

Leader de gauche en train de s'indigner des freins contre l'immigration

Leader de gauche en train de s'indigner des freins contre l'immigration

Malgré l’opposition du régime diversitaire, une large majorité de Français s’oppose désormais à l’immigration légale et illégale. Il conviendrait de l’écouter, argumente le sociologue.

 

On l’avait compris depuis un temps déjà, et on en a eu la confirmation cette semaine: le chaos engendré par la loi sur les retraites entraînera un report jusqu’à l’automne au moins du projet de loi sur l’immigration. Mais ce sont les raisons données qui sont intéressantes: Élisabeth Borne affirme qu’elle se trouve devant une majorité introuvable pour porter et faire aboutir une telle loi. Elle a l’honnêteté d’affirmer qu’elle ne la cherche qu’à l’intérieur des partis composant ce qu’elle appelle «l’axe républicain», tout en omettant de préciser que c’est justement dans la mesure où un parti consent à l’immigration massive, ou du moins, s’y résigne, qu’il y sera admis. Car si elle élargissait son regard à l’ensemble de la population, elle découvrirait une tout autre majorité, disponible, réfractaire à l’immigration massive, et qu’il s’agirait de construire politiquement pour réorienter le destin démographique du pays.

 

Insistons un peu car c’est l’essentiel. Pour peu qu’on prête un minimum de valeurs aux enquêtes d’opinion, une très large majorité de la population française s’oppose à l’immigration massive - et ne se contente pas de s’opposer à l’immigration illégale, comme le font les faux fermes, mais voudrait en finir avec le changement démographique qui condamnera à terme le peuple historique français, puisqu’il faut bien le nommer, à devenir minoritaire chez lui. Car un pays ne saurait être indifférent à la population qui le compose, même si certaines élites, pour ne pas avoir à se l’avouer, se contentent de définir son identité en se référant aux «valeurs de la République». Une très large majorité s’oppose au détournement du droit d’asile, qui est devenu une filière migratoire à part entière, et au dévoiement de l’État de droit qui se transforme en gouvernement des juges, où des textes internationaux censés disposer d’une légitimité morale supérieure viennent neutraliser la souveraineté populaire. Une très nette majorité voudrait faciliter les exécutions des OQTF.

 

Mais de cette majorité, le régime diversitaire ne veut pas. Il la traite comme une majorité réfractaire à empêcher politiquement, en faisant en sorte que les partis qui contribuent à l’expression de telles préoccupations soient frappés d’un interdit républicain tout en menant une campagne de rééducation permanente contre les catégories de la population accusées de verser dans les pires préjugés. C’est aussi pour construire une majorité officielle accordée aux exigences du régime diversitaire que de nombreuses figures de la macronie plaident pour la mise en place d’une convention citoyenne sur l’immigration, qui permettrait à l’expertocratie immigrationniste de reprendre en main le débat, en chapeautant une assemblée de citoyens choisis et appelés, au terme d’un exercice «délibératif» à se rallier au régime, à lui fournir une caution «citoyenne», à la différence de la majorité populaire ne parvenant pas à prendre forme politiquement, parce que le système électoral et les normes de la respectabilité politico-médiatique ne le permettent pas.

 

L’immigrationnisme comme dogme

 

C’est tout le contraire qui s’est passé en Scandinavie. Longtemps, les pays scandinaves ont été soumis aussi à l’immigration massive, et sans surprise, la réaction populaire a pris la forme d’une réaction «populiste». Mais, à la différence de la France, les partis n’ont pas été repoussés à l’extérieur d’un cordon sanitaire. Ils ont été progressivement intégrés au jeu politique ordinaire - la chose était favorisée par un système électoral favorable à l’émergence de nouveaux partis et à la formation de gouvernements de coalition. Cela a d’abord été le cas au Danemark, puis en Norvège, et plus récemment, même en Suède et en Finlande. En un mot, les partis populistes, loin de servir de repoussoirs généralisés, sont parvenus à réorienter le discours public global, tous les partis étant appelés à tenir compte de leur percée pour adapter leur discours et programme. Au Danemark, le consensus immigrationniste est ainsi devenu un consensus anti-immigrationniste.

 

L’immigrationnisme n’est pas qu’une préférence politique parmi d’autres: c’est le dogme sur lequel repose le régime diversitaire, et qui est appelé à se déployer jusqu’à son terme, pour que le mythe de l’interchangeabilité des populations se substitue enfin à la réalité de la diversité des peuples. Un référendum sur ce sujet aurait d’abord pour vertu de désenclaver la question migratoire d’un système partisan qui a tout fait pour la fragmenter depuis quarante ans. Il pourrait surtout, vu l’état du droit qui neutralise le politique et désubstantialise la souveraineté, redonner au pouvoir le pouvoir d’agir en posant une norme démocratique supérieure ramenant à sa juste place la logique des «droits» qui permet dans les faits aux tribunaux, aux activistes et aux réseaux mafieux de passeurs de faire la politique d’immigration de la France.

MBC

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L'audiovisuel public est-il neutre et impartial ?

Publié le 29 Avril 2023 par Colonel Spontini

L'audiovisuel public est-il neutre et impartial ?

Financé par tous les contribuables, l’audiovisuel public est soumis à une double exigence de neutralité et de pluralisme de l’information. La respecte-t-il?

 

André PERRIN. - Assurément non. J’ai connu une époque, à la fin des années 1960, où il y avait un ministère de l’Information, sous la tutelle duquel cet audiovisuel était placé, en sorte qu’il était directement contrôlé par le gouvernement. Ainsi, le candidat de la gauche qui avait mis le général de Gaulle en ballottage à l’élection présidentielle de 1965 n’avait pratiquement pas pu reparaître à la télévision avant les législatives de 1967. Cette époque est bien révolue et, depuis plus de quarante ans, quelle que soit la couleur politique du gouvernement en place, c’est l’idéologie de gauche qui domine dans les médias publics. La chose est tantôt niée mollement, tantôt reconnue avec une déconcertante candeur. Vous vous souvenez peut-être que l’humoriste Stéphane Guillon, licencié de France Inter après toute une série de grossières provocations, avait conclu son ultime chronique en disant: «France Inter est une radio de gauche qui se comporte comme la pire entreprise de droite», applaudi par toute l’équipe de la matinale dont le chef d’orchestre était déjà Nicolas Demorand, futur directeur de Libération. Bien avant Patrice Bertin, l’un des anciens directeurs de la station, avait déclaré: «Il a été décidé que France Inter devait devenir la radio des intellos de gauche, puisque Europe 1 est à droite et RTL, une radio populaire.» Et beaucoup plus récemment, lorsqu’il fut décidé qu’à partir de la rentrée 2021 serait intégrée à la matinale une rubrique intitulée «En toute subjectivité» dans laquelle trois journalistes «de droite» pourraient avoir la parole (cette année Guillaume Roquette, directeur de la rédaction du Figaro Magazine, NDLR), chacun à raison de 2 minutes et 30 secondes par semaine, la société des journalistes de France Inter publia un communiqué indigné pour protester contre l’intrusion de «chroniqueurs politiquement marqués» dans leur fief.

 

Le communiqué ne spécifiait pas «marqués à droite»…

 

Non, mais lorsque Nicolas Demorand avait réintégré la matinale de France Inter après avoir consacré trois ans à diriger Libération, qui se définit lui-même comme «le journal de toutes les gauches», cette même société ne s’était pas émue de l’arrivée d’un journaliste «politiquement marqué». Il en résulte qu’aux yeux de la rédaction de France Inter, seuls les journalistes de droite sont politiquement marqués, les autres sont impartiaux. La preuve en est qu’il y a bientôt deux ans, on a pu entendre pendant tout l’été, chaque jour, à la matinale de France Culture, une émission où la directrice adjointe de Libération, Alexandra Schwartzbrod, résumait un article paru dans son journal le jour même et invitait les auditeurs qui voulaient en savoir plus à s’en procurer un exemplaire. Pourquoi cette publicité gratuite faite sur le service public en faveur d’une entreprise de presse privée a-t-elle profité à Libération plutôt qu’au Figaro ? De toute évidence parce que Le Figaro est politiquement marqué à droite, tandis que le journal «de toutes les gauches» n’est pas politiquement marqué à gauche, mais impartial.

 

Les dirigeants de l’audiovisuel public affirment respecter scrupuleusement les règles d’équité qui régissent le secteur…

 

L’Arcom contrôle la répartition du temps de parole des invités politiques, mais pas celle des écrivains, des artistes, des universitaires. Or, à la radio publique, on ne traite pas tout le monde de la même façon. Après la publication du rapport Sauvé, trois matinales de France Culture ont été consacrées à la pédophilie dans l’Église catholique, les 5 octobre, 3 novembre et 8 décembre 2021, trois émissions exclusivement à charge, l’animateur n’ayant jamais jugé bon de donner la parole à la défense. Si vous écoutez cette matinale, vous ne pouvez qu’être frappé également par le nombre d’invités qui publient aux Éditions La Découverte. Alors, bien sûr, on fait venir aussi des personnalités qui sont classées «à droite», mais l’accueil est très différent. Lorsque Guillaume Erner reçoit Didier Éribon, il le présente comme «un grand intellectuel». À Patrick Boucheron, il lance: «Vous êtes un grand historien qu’on est toujours heureux d’accueillir.» Mais Rémi Brague ou Pierre Manent n’ont pas droit aux mêmes égards. Avec eux, le matinalier délaisse l’obséquiosité pour l’agressivité et emploie toute son industrie à essayer de les «coincer». Cependant, le parti pris idéologique se manifeste la plupart du temps à travers des procédés moins grossiers, plus subtils.

 

Par exemple?

 

Vous savez qu’il y a dans l’université un certain nombre de chercheurs, souvent des épigones de Bourdieu, qui, récusant la notion webérienne de «neutralité axiologique», revendiquent la double casquette de savant et de militant. Dans un petit ouvrage qu’elle leur a récemment consacré (Ce que le militantisme fait à la recherche, Gallimard, NDLR), Nathalie Heinich les appelle les «académo-militants». Eh bien, l’un de ces procédés consiste à les présenter aux auditeurs comme de purs «académos», si j’ose dire, en occultant leur engagement politique. C’est souvent le cas de ces économistes proches de la gauche radicale qui se proclament «économistes atterrés», très minoritaires dans le champ académique, mais surreprésentés dans l’audiovisuel public. Mais je vais vous donner un exemple récent encore plus significatif. Sur France Culture, il y a quelques mois, une émission est consacrée à la politique migratoire. L’animateur y reçoit Didier Leschi, le directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, et il le présente en précisant que cet organisme est placé «sous la tutelle du ministre de l’Intérieur». Puis il présente son autre invité comme un «chercheur à Sciences Po» en omettant de faire état de ses liens étroits avec le Parti communiste.

 

Dans l’esprit des auditeurs, le débat va donc opposer un fonctionnaire soumis à l’autorité de Gérald Darmanin, condamné donc à la langue de bois ministérielle, à un pur savant, uniquement soucieux, lui, de vérité scientifique. Le procédé du mensonge par omission peut prendre d’autres formes, par exemple celle qui consiste à ne pas apporter le moindre démenti aux contrevérités proférées par les militants d’extrême gauche qu’on invite, quelque énormes qu’elles soient. Par exemple, en mai 2020, à une matinale de France Inter, un militant du Parti ouvrier indépendant démocratique s’indigne bruyamment de ce que les 400 milliards du «quoi qu’il en coûte» aient servi à «engraisser» les banques tandis que les ouvriers sont «mis à la porte». La sociologue du CNRS invitée s’abstient de faire observer que cet argent a permis au contraire d’éviter les licenciements et de verser 84 % de leur salaire aux travailleurs dont les entreprises étaient paralysées. Tout à l’inverse, elle abonde dans le même sens en disant que la crise remet en effet en cause le libéralisme économique. Dans le même esprit, je me souviens d’une matinale de France Culture, le 15 novembre 2019, où le cinéaste Ladj Ly a prétendu que c’était grâce à une de ses vidéos filmant une «bavure» que l’IGPN avait, pour la première fois en France, suspendu des policiers. L’animateur a laissé dire, sans s’étonner qu’une institution créée en 1854 sous le nom d’IGS, devenue IGPN en 1986, n’ait sanctionné aucun policier pendant cent cinquante ans.

 

Vous avez aussi été frappé par un sujet du «20 heures» de France 2 sur SOS Chrétiens d’Orient…

 

Oui, c’était le 24 janvier 2020. Il était question de la disparition en Irak de quatre salariés de l’ONG SOS Chrétiens d’Orient, trois Français et un Irakien. Le bref reportage s’achevait sur ces mots: «L’ONG se présente comme apolitique, mais elle est considérée en France comme proche de la droite conservatrice et de l’extrême droite». Quel était l’intérêt de cette remarque conclusive? Quel était son objectif? Si l’ONG avait été considérée comme proche de la gauche progressiste et de l’extrême gauche, le journal télévisé de France 2 nous en aurait-il informé? Du reste, existe-t-il des ONG proches de la gauche et de l’extrême gauche qui se préoccupent du sort des chrétiens d’Orient? Et s’il n’en existe pas, pourquoi? Poser ces questions, c’est y répondre.

 

 

Le Figaro MAGAZINE

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Rosenvallon est encore vivant (son carnet d'adresses aussi)

Publié le 4 Avril 2023 par Colonel Spontini

Rosenvallon est encore vivant (son carnet d'adresses aussi)

Voici le penseur de la gauche décadente qui veut faire parler de lui. Il est vrai qu'on l'oublie facilement, comme une soupe tiède dont on se demande ce qu'elle contenait: des petits pois ou des petits pois et des pommes de terre ? Comme il a des potes un peu partout dans la galaxie des médias de gauche soit dans presque tous les médias, dès qu'il a un hoquet à faire passer dehors, il appelle ses potes. L'Obs, Libé, le Monde, France Inter... sa méticuleuse constitution d'une liste d'obligés lui sert encore malgré son grand âge. Et s'il passe encore pour un intellectuel de gauche de réputation internationale, cela prouve la piètre qualité de ses challengers et la solide efficacité des médias sus-cités pour qu'il n'en soit pas autrement.

Remarque supplémentaire, l'homme qui n'avait pas encore Macron dans le viseur autrefois, devient maintenant le chien de garde qui se met mordre la main de son maître.

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