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Colonel Spontini

Pourquoi le pouvoir dirait-il la vérité ?

Pascal Chevalier, nouveau lauréat AAA

Publié le 4 Avril 2021 par Colonel Spontini

Pascal Chevalier, nouveau lauréat AAA

Pourquoi Pascal Chevalier accumule-t-il autant de titres sur sa page Linkedin ? Avant d’arriver en fin de liste, vous dormez déjà. Peut-être que ses parents ne lui ont pas expliqué que l’omnipotence qu’il expérimentait avec délices quand il était gamin ne pouvait pas durer dans le monde des grands sous peine de grosses contrariétés qu’ils n’osèrent pas lui infliger eux-mêmes sur le moment. Le petit mal élevé est donc devenu un papivore. L’article précédent vous en donne une idée. Retenons son brillant concept de content commerce qui abolit la frontière entre contenu et publicité. L’information se simplifie en indiquant à la lectrice l’endroit où elle peut acheter le truc dont il est question dans l’article. Quant aux journalistes, il sont là pour scénariser la marque dont il est question dans l’article. Et pourquoi racheter Science & Vie ? Parce que c’est une marque et une marque c’est plus facile à relancer qu’à créer. Le reste n’a plus aucune raison de rester dans la boutique, vous pouvez sortir. Et ce type pense vraiment qu’après avoir viré la rédaction et transféré le titre sur le net, il va récolter la tune ! Science & Vie, excellent magazine de vulgarisation scientifique depuis 1912, après avoir contribué à l’éducation de nombreuses générations, devient une marketplace .

AAA veut dire Avide, Accumulateur et Agressif (voir la definition dans ce même blog) ou alors pervers parmi les pires d’entre nous selon Bernard Mandeville (voir l’article idoine dans ce blog aussi).

Pascal Chevalier vient donc rejoindre ses semblables dont la raison d’exister est d’assouvir leurs pulsions sans aucune considération pour les destructions que cela provoque.

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QUI EST REWORLD, LE REPRENEUR DES MAGAZINES DE LAGARDÈRE?

Publié le 4 Avril 2021 par Colonel Spontini

QUI EST REWORLD, LE REPRENEUR DES MAGAZINES DE LAGARDÈRE?
Magazine référence plus que centenaire, Science et Vie a perdu quasiment tous ses rédacteurs cette semaine : 9 journalistes ont quitté le mensuel, dénonçant les méthodes du nouvel actionnaire, Reworld Media, accusé de privilégier les profits à court terme aux dépens de la qualité et du journalisme.

 

La rédaction de Science et Vie n'est plus que l'ombre d'elle-même, un peu moins de deux ans après le rachat du titre par Reworld Media, en juillet 2019. Le nouveau propriétaire, Pascal Chevalier, avait promis de ne pas réduire les effectifs et de ne pas externaliser les postes de journalistes : c'est pourtant ce qu'il a fait dans ce mensuel de référence fondé en 1913 et qui comptait toujours près de 200 000 abonnés en 2020. La moitié de la rédaction - une quinzaine de personnes - avait quitté le mensuel au moment du rachat et neuf autres rédacteurs viennent de le quitter, mardi dernier, le 30 mars.

"La fin d'un marasme"

"C'est la fin d'un marasme commencé avec le rachat par Reworld Media", analyse aujourd'hui Mathilde Fontez, ex rédactrice en chef adjointe de Science et Vie, qui a démissionné fin janvier 2021. Journaliste depuis quinze ans pour le mensuel, dont dix en tant que titulaire, elle évoque aujourd'hui les craintes que suscitait le rachat alors qu'il n'était encore qu'un projet : "Un groupe qui nous semblait très inquiétant, avec une habitude d'utiliser les contenus comme un faire-valoir pour séduire des annonceurs. Une partie de l'équipe est partie à ce moment-là, faisant jouer la clause de cession mais une autre est restée, voulant croire que ce spécialiste du numérique pourrait opérer une mutation vers le digital que Mondadori, l'actionnaire précédent, ne faisait pas".

Mais à l'été suivant, en 2020, l'équipe constate un durcissement et un revirement de l'actionnaire : refus d'accorder des postes en plus pour garantir la qualité du titre, malgré les départs au moment du rachat, et prise de pouvoir sur le site internet, retiré du contrôle de la rédaction et confié au service digital de Reworld Media. Le directeur de la rédaction, Hervé Poirier, a démissionné à l'automne et Mathilde Fontez, rédactrice en chef adjointe, a suivi fin janvier 2021 : "On ne pouvait plus garantir la qualité des articles dans ces conditions là. Cette semaine, c'est toute l'équipe rédactionnelle qui s'en est allée, hormis un journaliste écrivant, mais qui a été nommé rédacteur en chef adjoint, donc dans un rôle d'encadrant". Une équipe de pigistes demeure mais à l'extérieur : "Cette rédaction a été vidée de sa direction éditoriale et de toute son expérience accumulée. C'est assez effrayant parce que Science et Vie n'était pas un magazine en danger d'un point de vue économique, il était largement bénéficiaire et gardait un nombre d'abonnés conséquent".

C'est une rédaction qui allait bien, qui s'adressait correctement à son lecteur et qui a été vidée de toute son expertise en l'espace d'un an et demi.                          
Mathilde Fontez, ex rédactrice en chef adjointe de Science et Vie.

Une stratégie financière à court-terme", pour l'économiste Julia Cagé

Quelle est la stratégie de Reworld Media ? Le patron du groupe, Pascal Chevalier expliquait son modèle dans une interview sur Be Smart le 14 décembre 2020, semblant pourtant privilégier la qualité du contenu afin d'attirer et de fidéliser le lecteur : "Nous avons deux clients dans les groupes de médias aujourd'hui : le lecteur et l'annonceur. Ce sont deux choses différentes. Quand j'ai un site avec du contenu, je veux que les gens restent sur mon site, qu'il viennent lire du contenu."

Invitée des Matins de France Culture le 30 mars, l'économiste spécialiste des médias Julia Cagé a vivement critiqué les choix de Reworld : "C'est un nouveau concept, faire du journalisme sans journalistes. Reworld a racheté Science et Vie pour le tuer, pour gagner de l'argent à court terme". Comment ?

Reworld a racheté Science et Vie pour gagner de l’argent et va gagner beaucoup d’argent. Pourquoi ? Prenez un magazine qui coûte 100 millions d’euros à produire et qui rapporte 100 millions. Si vous êtes actionnaire, vous gagnez 0. Maintenant, faites partir la moitié de la rédaction : votre magazine dans un premier temps vous rapporte toujours 100 millions mais il vous coute 50 millions à produire. Chaque année, vous gagnez 50 millions de bénéfices. Quand vous êtes l’œil figé sur les chiffres, une entreprise cotée en bourse, vous gagnez plus d’argent. Mais pour nous, citoyens français, qui avons besoin de médias scientifiques de qualité, on a perdu de l’information. C'est problématique car un groupe de média comme Reworld est financé par les citoyens, il touche énormément d’aide à la presse. S’ils ne veulent pas produire de l’information, il n'est pas normal qu’ils soient subventionnés pour cela.                
Julia Cagé, professeure d'économie à Science Po.

Co-auteure d'un livre avec Benoît Huet, "L'Information est un bien public. Refonder la propriété des médias", Julia Cagé y fait une proposition de loi pour démocratiser l'information : "Faire dépendre les aides à la presse au fait que les médias aient suffisamment de journalistes".

"Le journalisme scientifique est plus que jamais nécessaire"

"C’est la rédaction de Science et Vie qui disparait", regrettait Agnès Vernet dans notre journal de 22 heures le mardi 30 mars. Présidente de l'Association des journalistes scientifiques de la presse d'information (AJSPI), elle ajoutait : "L’essentiel du travail va être externalisé, avec des pigistes indépendants, mais sans rédaction. C'est une grande perte : tout un travail de confrontation des idées, de protection de l’indépendance du titre face à la publicité, tout le travail d’anticipation de l’actualité est menacé".

Le titre n’est pas mort", veut pourtant croire Agnès Vernet. "On espère encore que Reworld changera de position, embauchera des journalistes scientifiques pour compenser ces départs , c’est le souhait de l’association. Les lecteurs de Science et Vie ne seront pas dupes si la qualité baisse, si les publireportages tendaient à se confondre avec des articles. Les lecteurs pourraient se détourner et cela entraînerait une perte de profit, j’espère qu’ils vont réaliser ça et consentir à embaucher des journalistes scientifiques".

L’actualité scientifique est portée par des enjeux extrêmement importants, on en a besoin pour décrypter, éclairer les choix politiques, industriels... De plus en plus de médias étoffent leur rédaction avec des journalistes scientifiques, donc il y a quelque chose d’anachronique d’observer le démantèlement d’un titre comme Science et Vie.          
Agnès Vernet, présidente de l'Association des journalistes scientifiques de la presse d'information (AJSPI).

Très souvent interpellée par des journalistes, notamment de Science et Vie, sur la nature de titres qui perdent leurs journalistes, la ministre de la Culture a lancé fin décembre dernier une mission. Confiée à une conseillère d'État, elle est chargée d'étudier à quelles conditions un titre peut encore alors bénéficier d'aides à la presse.

Source France Culture Maxime Tellier

Le groupe Reworld est en passe de racheter plusieurs magazines vendus par Lagardère. Créé en 2012, le groupe reprend à tour de bras des titres en difficulté comme 'Marie France' ou 'Télé Magazine'. Il les redresse en les développant sur le web.
 

Retenez ce nom: Reworld Media. C'est le dernier papivore de la presse française. Créé en 2012, ce groupe rachète à tour de bras les vieilles gloires de la presse magazine.

Il y a un an, il a d'abord racheté pour un euro symbolique le vénérable Marie France au groupe Marie Claire. Il y a six mois, il a repris les magazines français de l'allemand Springer (Télé Magazine...) distribués aux caisses des supermarchés. Last but not least, il viendrait de remporter les magazines mis en vente par Lagardère (225 personnes, 40 millions d'euros de chiffre d'affaires), là encore pour une valeur négative.

 

"La presse n'est pas morte"

"La presse n'est pas morte", répète le PDG de Reworld, Pascal Chevalier. Mais pourquoi diable rachète-t-il des magazines déclinants dont les éditeurs traditionnels ne veulent plus?

L'explication est simple: la marque de ces magazines a toujours une valeur. "Ce qui m'intéresse, c'est la notoriété de la marque. Il est beaucoup plus simple de rajeunir, de valoriser une marque existante, que de la créer", explique Pascal Chevalier dans une interview à Décideurs TV.

Reworld utilise ensuite cette marque pour proposer des services web via quatre canaux: site internet, réseaux sociaux, application mobile, et newsletter envoyée par email. Reworld a d'ailleurs démarré en rachetant une start up espagnole spécialisée dans le marketing par email qui possède 20 millions d'adresses emails qualifiées, dont 5 millions en France.

Fusion entre rédaction et publicité

La recette de Reworld, résumée par la formule "content commerce", comporte un autre ingrédient: l'imbrication étroite entre éditorial et publicité. Comme l'explique Pascal Chevalier, "l'éditorial est totalement fusionné. Je pense même que les régies et la rédaction doivent être fusionnées. C'est plutôt la partie production de contenus, c'est-à-dire l'éditorial, la rédaction, qui est capable de scénariser une marque. [...] La frontière n'existe plus aujourd'hui".

Par exemple, sur les sites féminins de Reworld, "le contenu est fait pour aider la consommatrice à mieux acheter. La consommatrice aime savoir où l'on peut acheter un produit", explique Pascal Chevalier.

Selon lui, "les groupes médias se doivent d'être des marketplaces: on opère pas l'acte d'achat, mais on dit où aller". Les applications mobiles de Reworld proposent ainsi des bons plans en fonction de votre localisation.

Une fortune venue du web

Pascal Chevalier sait de quoi il parle: ingénieur en informatique, c'est l'ancien PDG de Netbooster, une société spécialisée dans le marketing internet. Il en a repris les rennes en 2005, l'a redressée, développée et introduite sur Alternext en 2006. Il a ainsi fait fortune: il avait pris 20% du capital pour une bouchée de pain (70.000 euros), qu'il a ensuite en grande partie revendus pour une somme qu'on peut estimer approximativement autour de 3 millions d'euros (interrogé sur cette estimation, Pascal Chevalier n'a pas répondu).

En 2011, il cède la direction de Netbooster et commence à s'intéresser à la presse. Il étudie un rachat de la Tribune, mais y renonce finalement. Il investit alors dans Reworld, petite société qui détient quelques sites consacrés au développement durable, et qui surtout présente l'avantage d'être côté au marché libre. Il la réoriente vers trois domaines: le feminin, la gastronomie, et le divertissement.

Il lève ensuite 2 millions d'euros auprès des fonds ID Invest et Truffle (qui avait aussi investi dans Netbooster), qui prennent un quart du capital. Le solde reste détenu par les dirigeants: Pascal Chevalier, Gautier Normand (ex-directeur général de la Tribune) et Pablo Nowenstein (dirigeant de la société espagnole d'emailing). Aujourd'hui, Reworld capitalise 20 millions d'euros sur le marché libre. Un transfert vers Alternext est prévu mi-2014.

300 millions d'euros de chiffre d'affaires

A la suite de ses emplettes, Reworld emploie 125 personnes et a déjà réalisé 35 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2013, tout en étant "rentable depuis septembre 2013". L'acquisition des magazines de Lagardère le ferait doubler de taille.

Mais Reworld a des ambitions encore plus grandes: il veut atteindre 300 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici 2016 ou 2017, dont la moitié à l'international.

Car Pascal Chevalier mise beaucoup sur l'Asie. Il vient de lancer des déclinaisons locales de ses magazines. Et il finalise actuellement l'entrée au capital d'un fonds singapourien. Pour atteindre ces objectifs, 30 millions d'euros d'investissements sont prévus.

Jamal Henni
Source BFMTV
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Combien coûte le bitcoin ?

Publié le 3 Avril 2021 par Colonel Spontini

Combien coûte le bitcoin ?

Chaque transaction en bitcoins requiert environ 215 kilowattheures d’énergie, plus que la consommation énergétique d’un ménage français pendant deux semaines ! Ces transactions demandent en effet des calculs informatiques complexes. D’un point de vue global, des chercheurs danois ont évalué, dans la revue Environnemental Science & Technology , la consommation d’électricité du bitcoin en 2018 à 31,3 térawattheures, soit l’équivalent de celle d’un pays comme le Danemark en un an. (Source: Sciences et Avenir, La Recherche)

Sans compter les autres monnaies virtuelles comme l’ethernum ou le litecoin de plus en plus nombreuses.

Ajoutez à cela l’appétit grandissant des institutions financières pour ces monnaies, puisqu’elles en encouragent l’usage.

On peut aussi s’amuser à additionner la consommation des data centers partout dans le monde.

Le résultat donne à penser à une proche embolie énergétique. Ou alors, il faudra leur laisser la jouissance électrique complète au détriment de la nôtre et envisager le retour des cheminées à bois et des lampes à huiles. Nous laverons notre linge et notre vaisselle dans la pénombre. Mais nous serons fiers d’avoir maintenu la liberté de transaction du bitcoin.

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