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Colonel Spontini

Pourquoi le pouvoir dirait-il la vérité ?

Où vont nos impôts ?

Publié le 22 Décembre 2022 par Colonel Spontini

Où vont nos impôts ?

Sur 1000 euros d'impôts et cotisations sociales payés par les ménages et par les entreprises, l'usage des deniers publics peut révéler des surprises.

 

Les recettes fiscales seront supérieures de 3 milliards d'euros aux prévisions en 2022 et la France encaissera 9 milliards d'euros de cotisations sociales et de CSG supplémentaires, s'est réjoui dans Le Figaro le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal. Pourtant, les Français constatent chaque jour la dégradation de la qualité des transports collectifs - en particulier en Île-de-France -, les tensions à l'hôpital public, ou encore la formation express de contractuels pour pallier la pénurie d'enseignants.

Résultat, beaucoup se demandent où peut bien passer l'argent public. Ancien rapporteur général de la Cour des comptes et président de Fipeco, site d'information sur les finances publiques, François Ecalle, s'est livré à un petit jeu de ventilation à partir des données 2021 de l'Insee, dont il a donné la primeur au Figaro.

Pour réaliser son étude, le patron de Fipeco s'est appuyé sur la décomposition des dépenses publiques réalisée par les statisticiens nationaux. Ceux-ci découpent le budget en «fonctions», qui «correspondent pour la plupart à des politiques publiques». Un moyen de constater à quoi sert l'argent public, «en supposant que les prélèvements obligatoires et les autres ressources des administrations publiques, notamment l'endettement, financent les mêmes dépenses, ce qui constitue une approximation raisonnable».

Sur 1000 euros de prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales) l'an dernier, plus de la moitié (57,3%) soit 573 euros, sert à financer le système de protection sociale tricolore. Sur cette somme, 248 euros sont affectés au paiement des retraites, qui s'affirment donc comme le premier poste de dépenses publiques. Vient ensuite la santé, avec 208 euros : 25 euros servent à acheter ou rembourser des médicaments et autres biens médicaux (appareillages…), 60 euros à rembourser les services de santé en ambulatoire, 63 euros vont aux hôpitaux (dont 38 euros pour couvrir leurs dépenses de personnel) et 51 euros sont des indemnités (arrêts maladie, invalidité…). Il faut aussi compter 39 euros pour les allocations-chômage ou encore 37 euros pour le soutien aux familles (allocations familiales, aides à la garde d'enfants, crèches etc.).

 

Une fois la protection sociale financée, sur les 1000 euros de départ il ne reste plus que 427 euros. Ils sont affectés pour 117 euros au soutien aux activités économiques: très hétérogènes, celles-ci englobent tant les transports (construction et entretien des routes…) que les aides aux ménages et subventions aux entreprises (aides à l'emploi, à l'agriculture, aux énergies renouvelables…). Il faut aussi compter 72 euros pour les «services généraux» qui recouvrent les fonctions supports des administrations (Présidence, Parlement et services du Premier ministre, assemblées des collectivités locales…). À cela, il faut encore ajouter 26 euros d'intérêts de la dette publique.

 

Il reste ensuite 89 euros pour l'enseignement, dont 24 euros vont vers les écoles, 38 euros vers les collèges et lycées, 11 euros vers le supérieur et 11 euros vers les services annexes (cantines, résidences universitaires, bibliothèques…). La masse salariale représente 71 % du coût total de cette politique et ce ratio décroît du primaire au supérieur. Au final, il reste 30 euros pour la défense, 29 euros pour la «sécurité intérieure et justice», 24 euros pour la culture, le sport et les loisirs, et 18 euros pour la protection de l'environnement.

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