Il faut voir le dernier film d’Hervé Leplomb pour son intensité dramatique et sa profondeur humaine, tout cela dans une esthétique « poisseuse » d’inspiration proprement lumineuse.
Hélène vit dans une maison du Nord Pas de Calais, construite par son père avant sa disparition inexpliquée. Située au bord de l’océan, elle est menacée par les vagues qui entament insidieusement le littoral Ses demandes de relogement se heurtent à l’indifférence du maire dont on apprend qu’il fut un amant de sa mère.
Son mari Antoine est au chômage à cause d’un handicap qui lui interdit presque tout emploi sauf celui de tricoteuse.
Mais les ennuis commencent avec le retour de son fils.
On devine qu’il revient d’un pays ensoleillé où il devait se livrer à des activités violentes.
C’est là qu’il a découvert tous les attraits d’une religion qui lui paraît irrésistible.
C’est une tragédie digne d’Euripide que nous offre Hervé Leplomb. Jusqu’à la fin tragique que nous ne dévoilerons pas, il distille pour notre plus grand plaisir une histoire de haine et d’amour aussi ample que l’océan qui gronde sous les yeux des personnages.
L’ancien prof de second degré qu’est Hervé Leplomb nous régale d’un chef d’œuvre suceptible, disons-le, de changer notre vie. Fidèle à son ancienne vocation d'enseignent en littérature, il a appliqué à la lettre, la devise qui fait loi dans notre pays pour qualifier nos classiques: " Un chef d'oeuvre de la Littérature Française ne peut, en aucun cas, faire rire".