Colonel Spontini

Le Colonel discutait avec son ami britannique le field officer John Marder qui lui disait:
« Vous, en France, vous croyez que votre protection sociale aura disparue dans peu de temps, mais vous ne vous rendez pas compte de deux choses:
- c’est faux, il est suffisamment robuste pour résister aux tentatives du gouvernement de le réduire à un trognon libéral et de toute façon votre peuple ne le permettrait pas.
- nous si on avait un système de redistribution des richesses comme le vôtre, on en serait tellement fiers qu’on en ferait des chansons tous les jours, des films avec des scénarios du genre: une famille londonienne upper middle class qui viendrait se faire soigner en France déguisée en portuguais.
L’ironie c’est que les plus acharnés à vouloir détruire votre État social ce sont les socialistes. »
John tu n’as pas vu la pauvreté se répandre dans nos campagnes.
Si j’ai vu cela, en visitant mes amis anglais installés en France parce qu’il n’avaient plus les moyens de vivre en Grande Bretagne.
Votre pauvreté est désolante mais la nôtre est hideuse.

Le Colonel pensait tristement à son pays, le nôtre, la France, et son enlisement progressif, lent mais certain, dans la corruption, la priorité des des individus sur la société, les manipulations éhontées des médias, les démissions navrantes des gouvernants les…. la liste s’allongeait chaque jour, à la lectures de nouveaux articles décourageants que l’on pouvait encore trouver dans les organes, peu nombreux, qui faisaient leur boulot.
Il pensait aussi que les idées ne manquaient pas pour changer les choses.
Elles pullulaient même.
Nombreux sont les fiers penseurs, les robustes analystes, les audacieux critiques, les courageux visionnaires.
Malheureusement, les intellectuels et les militants sont nombreux eux aussi.

Combien d’heures les premiers ont perdu à ne pas convaincre les seconds ?

Dans combien de débats sans public se sont-ils usés ?

Les français sont des raisonneurs, c’est un phénomène bien connu des anglo-saxons qui veulent bien s’intéresser à la France.

Mais les intellectuels et les militants sont les pires !

À Londres, dès juin 1940, il y avait des critiques nourries contre de Gaulle de la part d’intellectuels français dont certains sont allés loin pour tenter de le rayer du paysage.
Le seul type qui pouvait redonner de la fierté aux vaincus gaulois et contribuer de façon décisive à la victoire.
Heureusement qu’il a trouvé des personnages comme Cassin, Pleven, Schumann ou Catroux, qui avaient l’intelligence de la nécessité de l’action et de l’organisation d’un mouvement fort.

Même lui, à l'époque, voyait la menace que constituait cette Europe en construction.... la même qu'aujourd'hui mais celle d'aujourd'hui est passée par quelques traités supplémentaires par lesquels nous sommes piégés.

Comment dominer le monde, où du moins le périmètre le plus grand possible si le monde n'est pas envisageable ? Les plus malins connaissent la réponse mais vous n'êtes pas des leurs puisque vous vous posez la question.

Ce sont eux qui dominent.

Qui ça eux ?

Les triples A, les AAA.

Ils arrivent au monde dans un contexte donné et, grâce à une éducation dépravée, ils usent de leur intelligence supérieure pour s'emparer du pouvoir et des richesses.

Les pouvoirs et les richesses en place les attirent de façon irrésistible sans qu'aucune résistance morale ne puisse les arrêter. Personne autour d'eux n'a d'inquiétude morale parce que la notion n'existe pas dans le secteur.

Ceux qui s'indignent ne sont pas de leur monde.

Les plus intelligents ont été achetés par les plus puissants.

Et nous qu'est-ce qu'on fait ?

On a notre conscience pour nous mais ont se fait rouler par les autres tous les jours !

En plus, on est les plus nombreux !

De loin.

Oui, la masse est dominée par un gang dont le nombre de membres est inférieur à 1% de celui de la masse.

Ils préfèrent dire "élite" qu' "oligarque".

Au comptoir d'un bistro le Colonel écoutait le dialogue entre un client et le patron.

Un patron de gauche. Il s'en vantait en ajoutant qu'il était le seul patron de bistro de gauche à Paris.

Le client ne payait pas de mine avec son physique passe-partout et ses cheveux en désordre.

Le patron dénonçait les méfait de "la finance internationale", des banques et de tous ces "salopards de traders qui étaient en train de nous faire les poches !".

Le client opinait.

Le patron s'emballait.

"Ils vont mettre la planète en coupe réglée" disait le patron.

"Ils ont de bons conseillers" ouvrit la bouche le client.

- ça c'est sûr !

- Ils les payent très cher pour travailler pour eux !

- Ben oui !

- Tu sais ce que ça veut dire Jean-Pierre ?

- Ben... oui, ça veut dire que... heu... rien ne les arrête !

- Non, ça veut dire autre chose.

- Ben quoi ?

- ça veut dire qu'ils sont plus intelligents que toi.

- Quoi ?!

- Et moi.

Le Colonel laissa les deux hommes dans leur tentative diplomatique de la dernière chance de rester en bons termes.

"Nous nous frustrons mille fois par jour en croyant nous faire plaisir".

Telle était la phrase qui tournait dans la tête du Colonel.

Chaque acte d'achat est une perversion, plus ou moins monstrueuse, puisqu'il représente presque toujours une substitution à un acte plus difficile et parfois hors de portée: celui qu'il faut faire pour éteindre une frustration, une blessure infligée par la vie.

L'acte d'achat est comparable à l'alcoolisme, le meilleurs moyen de s'en convaincre est de se rappeler la gueule de bois qui s'ensuit.

Jouer avec sa nouvelle tablette trouve très vite ses limites quand on a des impôts à payer, un divorce à gérer ou des enfants qui ne travaillent pas.

Vous voyez ce que je veux dire ? (Nils Kuurstessen, "La fin est proche" Brüm & Gsytt Ed.).

"La France se situe au 22e rang mondial et au 9e rang européen des États perçus comme les moins corrompus (Étude Transparency International). Entreprises, système judiciaire et classe politique sont pointés du doigt.
Les moins corrompus se situent en Europe du Nord - Danemark, Finlande et Suède - suivis des Pays-Bas, de l'Autriche, de l'Allemagne, de la Belgique et du Royaume-Uni. Les partis politiques arrivent en tête des institutions jugées les plus corrompues.
La corruption prend de multiples formes, détaille l'ONG, qu'il s'agisse de marchés publics truqués, d'emplois fictifs, d'abus de pouvoir dans la fonction publique, de corruption d'agents publics, d'abus de biens sociaux, de prises illégales d'intérêt, de versement de pots de vin… Transparency cite ainsi cet ancien président de la Polynésie française - en l'occurence, Gaston Flosse - condamné pour avoir mis en place un vaste système d'emplois fictifs entre 1995 et 2004, pour un préjudice total se chiffrant en dizaines de millions d'euros. Autre exemple significatif, le groupe Safran a été condamné, en septembre, pour corruption active d'agents publics étrangers. Il est reproché à l'entreprise, qui a fait appel, d'avoir versé 380 000 euros de pots de vin pour obtenir un contrat de 171 millions d'euros.
Coût de la corruption en Europe, 120 milliards d'euros
La perception négative de la France dans les milieux d'affaires est confirmée par les rapports critiques des organisations internationales. L'OCDE et le Conseil de l'Europe pointent «le manque d'indépendance de la justice financière ainsi qu'une législation inadaptée à une poursuite et une sanction efficaces des cas de corruption», rappelle Transparency. L'ONG, s'appuyant sur un autre rapport commandé par l'Union européenne, qui compare 25 pays, cible aussi la classe politique - notamment l'exécutif et le Parlement - comme le maillon faible du système d'intégrité française. L'organisation souligne aussi la faible implication des institutions françaises dans la lutte contre la corruption, mis à part la Cour des comptes et les organes de contrôle des élections.
L'ONG lance une grande campagne de communication afin d'alerter sur les coûts de la corruption, son effet négatif sur les finances publiques et la confiance des citoyens et l'urgence à lancer un plan d'action nationale. La Commission européenne évalue la corruption en Europe à 1% du PIB, soit 120 milliards d'euros.